Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, fait face à un défi économique et environnemental de taille : la gestion des tonnes de déchets plastiques qui encombrent ses rues. Cette situation délicate a des répercussions non seulement sur l’environnement, mais aussi sur la santé publique, et elle exige une approche stratégique intégrée et une mobilisation financière significative.
La Volonté Politique en Première Ligne
Le Professeur Emmanuel Biey Magaly, chef du département de l’Environnement à la faculté des sciences de l’Université de Kinshasa, souligne que la première étape cruciale pour résoudre ce problème consiste à mobiliser la volonté politique. Les autorités doivent mettre en place des stratégies efficaces, notamment la mise en place de grands bacs dans les rues et les quartiers pour permettre à la population de se débarrasser de ces déchets. Ces bacs devront être gérés par les services de l’État et évacués une fois pleins. De plus, les rivières et cours d’eau devront être assainis et les déchets plastiques traités adéquatement.
Des Chiffres Alarmants
Avec une population de plus de 19 millions d’habitants, Kinshasa produit chaque jour plus de 10 000 tonnes de déchets, dont 40 % sont en plastique. Cette gestion déficiente des déchets coûte cher, avec des conséquences économiques et sanitaires désastreuses. Les maladies infectieuses telles que la fièvre typhoïde et les pathologies diarrhéiques prolifèrent, mettant à rude épreuve le système de santé publique et générant des coûts supplémentaires.
La Gestion des Déchets : Un Impératif Économique
Le Professeur Biey Magaly souligne que Kinshasa actuellement ne dispose pas d’une gestion adéquate des déchets. Les décharges sauvages envahissent les espaces ouverts, les cours d’eau et les caniveaux, contribuant ainsi à l’émission de gaz à effet de serre et au réchauffement climatique. Cette situation économiquement dommageable affecte également la santé humaine, car elle favorise la propagation de vecteurs tels que les cafards, les moustiques, les rats et les mouches, engendrant des coûts de santé considérables.
Un Risque de Catastrophe Économique Imminent
Avec la saison des pluies déjà entamée, la gestion inadéquate des déchets pourrait entraîner des inondations dévastatrices, occasionnant des pertes en vies humaines et des dommages économiques majeurs. Les autorités de Kinshasa sont confrontées à de nombreuses difficultés pour gérer cette crise des déchets plastiques, qui obstruent les caniveaux et entravent la circulation des eaux usées. Les répercussions économiques se manifestent rapidement, avec des infrastructures endommagées et des coûts de réparation colossaux.
Un Appel à la Mobilisation Économique
Face à ces défis économiques et environnementaux, il est impératif que toutes les couches sociales de Kinshasa soient sensibilisées et formées à la gestion des déchets. Les écoles, les familles et les églises doivent jouer un rôle clé dans cette sensibilisation. De plus, une mobilisation financière significative est nécessaire pour mettre en place des infrastructures de gestion des déchets modernes et efficaces.
En conclusion, Kinshasa est confrontée à un défi économique majeur lié à la gestion des déchets plastiques. La solution réside dans la mobilisation de la volonté politique, l’adoption de stratégies efficaces, et l’investissement financier nécessaire pour protéger l’environnement, préserver la santé publique et éviter des coûts économiques considérables à long terme. Il est temps d’agir de manière décisive pour transformer ce défi en opportunité économique et environnementale.