yaoundé, 23 avril 2023 – La capitale camerounaise a été le théâtre d’une réunion stratégique ayant conduit à la création d’une alliance novatrice au cœur de l’Afrique : l’Alliance Centre-Africaine des Marchés du Carbone et de la Finance Climatique. Initié par la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC), en partenariat avec l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD), ce projet vise à renforcer la position des pays de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) sur la scène internationale, en mettant particulièrement l’accent sur les marchés du carbone.
L’Afrique centrale détient l’un des plus grands réservoirs de carbone au monde, en l’occurrence la forêt du bassin du Congo. S’étendant sur une superficie de 298 millions d’hectares, elle absorbe environ 600 millions de tonnes de CO2 par an, selon les estimations les plus récentes. Malgré ce potentiel considérable, les pays de la région, tels que le Cameroun, la République Centrafricaine, la RDC, la Guinée Équatoriale, le Gabon et la République du Congo, peinent à tirer pleinement parti de cette ressource, principalement en raison de l’absence de coordination et de la méconnaissance des opportunités financières liées à la préservation de cette biodiversité.
L’objectif clé de cette alliance est de créer une approche concertée visant à valoriser ce potentiel. Cela pourrait permettre à ces nations de couvrir une partie significative de leurs besoins financiers. Bien que les montants précis ne soient pas encore divulgués, l’enjeu réside dans la mise en place d’un cadre légal, institutionnel et réglementaire propice au développement et à l’animation du marché du crédit carbone dans la sous-région.
« Les pays du bassin du Congo éprouvent des difficultés à mettre à jour leur cadre juridique, institutionnel et réglementaire, tant au niveau national que sous-régional. Cependant, cette évolution est essentielle au développement et à la dynamisation du marché du crédit carbone dans notre région. Consciente de ces opportunités, la BDEAC, en tant qu’acteur clé du financement et du développement en Afrique centrale, aspire, dans le cadre de son plan stratégique 2023-2027, à devenir le principal coordinateur, identificateur et facilitateur des échanges de crédits carbone dans la sous-région« , a souligné Dieudonné Evou Mekou, président de la BDEAC.
Il est à noter que les discussions à Yaoundé ont bénéficié de l’expérience partagée des alliances pour les marchés du carbone et la finance climat en Afrique de l’Ouest et de l’Est. Cette collaboration permettra à l’Alliance Centre-Africaine de tirer parti des meilleures pratiques et d’éviter les écueils rencontrés par ses homologues dans d’autres parties du continent.
Par la Rédaction