La République démocratique du Congo (RDC) voit ses parts dans la gestion de la centrale de Busanga, située à Kolwezi dans la province du Lualaba, rehaussées, une évolution saluée par l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) dans un communiqué émis vendredi.
Le barrage de Busanga, érigé à 110 kilomètres de Kolwezi, sera dorénavant sous la gestion conjointe de la RDC et de la partie chinoise, avec une approche axée sur l’équité. L’ARE, responsable de la régulation du secteur national de l’électricité, se réjouit de ce qu’elle considère comme une victoire du Congo, selon le communiqué.
La directrice générale de l’ARE, Dr. Sandrine Ngalula, exprime sa satisfaction et salue le professionnalisme de son équipe, soulignant que cette avancée est le résultat de l’implication personnelle du Président Félix Tshisekedi et de l’accompagnement de M. Jules Alingete, inspecteur général des finances.
Le directeur général de l’ARE avait anticipé ce développement dès avril 2022, annonçant que le dossier « SICOHYDRO-Busanga » allait bénéficier au gouvernement. Les recommandations formulées par l’ARE promettent des retombées financières substantielles pour le pays, le chiffre d’affaires annuel de Busanga dépassant les 100 millions de dollars américains.
Les négociations entre le Groupement d’entreprises chinoises (GEC) et la RD Congo ont abouti à la révision de la Convention de collaboration datant du 22 avril 2008, également connue sous le nom de « Contrat chinois ». Après 9 mois de discussions et plus de 30 réunions, les deux parties ont signé un avenant le 19 janvier 2024.
La RDC a ainsi obtenu la cogestion de la centrale inaugurée en octobre 2023, un projet financé à hauteur de 570 millions de dollars par le biais de la « SICOMINES », société issue de la convention.
La répartition des parts a été rééquilibrée, passant de 75% détenus par les Chinois à une nouvelle répartition où la RDC voit ses parts de copropriété augmenter de 10 à 40%. Ces parts sont à partager entre la SNEL, la Gécamines et le Portefeuille, conférant à la RDC une minorité de blocage dans certaines décisions.
De plus, la RDC dirigera désormais la Direction commerciale et occupera deux nouveaux postes : directeur financier adjoint et directeur technique adjoint. Sa représentativité au Conseil d’administration passe de 5 à 11 administrateurs.
L’avenant signé introduit également des innovations dans le principe de « Cogestion » au sein de la SICOHYDRO, avec un renforcement des pouvoirs et des prérogatives d’intérim pour le directeur général adjoint, rompant ainsi avec la tradition où le directeur général et son adjoint étaient tous deux d’origine chinoise.
La RDC consolide ainsi sa position dans la gestion de la centrale de Busanga, marquant une étape significative dans le secteur énergétique du pays.