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Analyse Économique : L’Afrique face à un déclin des Investissements Étrangers

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Le 5 juillet 2023, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a dévoilé son rapport annuel, apportant des éclairages cruciaux sur la situation des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique. Cette année, le tableau des IDE africains est empreint d’une dynamique complexe et nuancée, mettant en évidence à la fois des opportunités émergentes et des défis croissants dans le paysage économique du continent.

La Chute des IDE : Un Défi Majeur

L’une des observations prédominantes du rapport réside dans la chute significative de la valeur des IDE en Afrique. En 2022, la région a enregistré une baisse remarquable, passant de 80 milliards de dollars en 2021 à 45 milliards de dollars. Cette tendance est préoccupante et mérite une analyse approfondie pour comprendre ses implications économiques et sociales.

Un Essor des Nouveaux Projets

Néanmoins, au milieu de cette réalité inquiétante, il est essentiel de noter que le nombre d’annonces de nouveaux projets a connu une augmentation significative, grimpant de 39 % pour atteindre un total de 766. Ces projets offrent une lueur d’espoir pour la reprise économique en Afrique, même si leur succès dépendra de divers facteurs, notamment la stabilité politique et la capacité à attirer des investisseurs.

L’Afrique sur la Scène des Méga Projets

Un aspect notable de cette dynamique réside dans la présence de l’Afrique sur la scène des méga projets mondiaux. Le continent africain abrite six des 15 plus grands méga projets annoncés en 2022, chacun représentant des investissements dépassant les 10 milliards de dollars. Cette réalité témoigne de l’attrait croissant de l’Afrique en tant que destination d’investissement.

Le Déficit des IDE en Hausse

Parallèlement, le déficit des IDE en Afrique a connu une croissance inquiétante, passant de 2 500 milliards de dollars en 2015, lorsque les Objectifs de Développement Durable (ODD) ont été établis, à environ 4 000 milliards de dollars par an. Cette hausse souligne la nécessité urgente de politiques et de réformes visant à encourager les investissements à long terme dans la région.

Le Cas de l’Égypte et du Nigeria

L’Égypte se distingue dans le rapport, avec une augmentation significative des IDE, atteignant 11 milliards de dollars. Cette performance est attribuée en grande partie à l’augmentation des ventes transfrontalières de fusions et d’acquisitions (M&A), témoignant de la vitalité de son marché.

En revanche, le Nigeria a connu une situation préoccupante, avec des flux d’IDE devenus négatifs à hauteur de -187 millions de dollars, principalement en raison des désinvestissements en actions. Cette tendance négative a également touché le Ghana, où les flux d’IDE ont chuté de 39 %.

Le Classement des Pays Africains en Termes d’IDE

Le rapport met en lumière les 10 pays africains qui ont attiré les investissements étrangers les plus importants :

  1. Égypte : 11 milliards de dollars d’IDE.
  2. Afrique du Sud : 9 milliards de dollars d’IDE.
  3. Éthiopie : 3,7 milliards de dollars d’IDE.
  4. Sénégal : 2,6 milliards de dollars d’IDE.
  5. Maroc : 2,1 milliards de dollars d’IDE.
  6. République Démocratique du Congo : 1,8 milliard de dollars d’IDE.
  7. Ghana : 1,5 milliard de dollars d’IDE.
  8. Ouganda : 1,5 milliard de dollars d’IDE.
  9. Tanzanie : 1,1 milliard de dollars d’IDE.
  10. Zambie : 116 millions de dollars d’IDE.

En conclusion, l’Afrique fait face à un défi majeur en matière d’investissements étrangers, avec une baisse significative des IDE. Cependant, l’émergence de nouveaux projets et la présence croissante de l’Afrique sur la scène des méga projets offrent des perspectives encourageantes. Pour renverser la tendance et stimuler le développement économique, des mesures politiques et économiques stratégiques s’avèrent essentielles, tout en tenant compte des spécificités de chaque pays. L’avenir des investissements en Afrique dépendra largement de la capacité des gouvernements et des acteurs économiques à s’adapter à ce nouvel environnement économique en constante évolution.

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