spot_imgspot_imgspot_img

La Chine augmente ses importations nettes d’aluminium primaire de 44,8 % en 2024, atteignant 2,015 millions de tonnes malgré un marché sous tension.

Partager

En 2024, la Chine a intensifié ses efforts pour sécuriser son approvisionnement en aluminium primaire, affichant une croissance impressionnante de 44,8 % de ses importations nettes par rapport à l’année précédente. Cette performance, marquée par un volume cumulé d’environ 2,015 millions de tonnes, illustre l’importance de l’aluminium dans les ambitions industrielles et économiques du pays, malgré un environnement commercial marqué par de fortes turbulences.

Les données de l’Administration générale des douanes montrent une activité soutenue en décembre, avec environ 161 400 tonnes importées, soit une légère augmentation mensuelle de 7,1 %. Toutefois, cette hausse masque une baisse annuelle de 7,8 %, signalant un ralentissement relatif sur les derniers mois de l’année. Sur la même période, les exportations d’aluminium primaire ont enregistré une diminution importante, atteignant à peine 121 000 tonnes sur l’année, en recul de 19,4 % par rapport à 2023. Ce déséquilibre entre les flux entrants et sortants témoigne d’une stratégie tournée vers l’accumulation de ressources essentielles à la transition énergétique et à la croissance industrielle.

Une large part de ces importations a été assurée par la Russie, qui reste un fournisseur clé pour Pékin. En décembre, près de 77,5 % des importations totales provenaient de ce pays, avec un volume de 125 000 tonnes, confirmant ainsi la solidité des relations commerciales sino-russes dans un contexte géopolitique tendu. En parallèle, des quantités non négligeables d’aluminium ont été réintroduites sur le marché chinois après transformation, notamment via des circuits impliquant l’Inde, la Malaisie et l’Iran. Cette diversification des partenaires témoigne d’un effort pour limiter la dépendance excessive à une seule source.

En 2024, l’essor du commerce de péage a pris une place centrale dans les échanges. Ce mécanisme, consistant à exporter de l’alumine ou des semi-produits avant de les réimporter sous forme transformée, a représenté 19,1 % des importations totales. Ce modèle, bien qu’innovant, répond principalement à une logique d’optimisation des coûts dans un marché caractérisé par des pertes importantes pour les importateurs chinois, dépassant 3 000 yuans par tonne en fin d’année. L’aluminium transformé par ce biais s’inscrit désormais comme un pilier stratégique de l’approvisionnement national.

Les défis ne manquent cependant pas. La hausse des prix sur le marché londonien (LME) et les fluctuations des cours domestiques compliquent les négociations commerciales. Cette situation a poussé certains fournisseurs étrangers à rediriger leurs cargaisons vers d’autres marchés plus rentables, réduisant ainsi la disponibilité pour la Chine. À cela s’ajoutent les contraintes logistiques et la pression exercée par une demande en constante évolution sur le marché intérieur.

Face à ces obstacles, la Chine semble prête à renforcer sa résilience en poursuivant sa diversification des modes de commerce et en ajustant ses stratégies tarifaires. Toutefois, les perspectives pour le début de 2025 restent prudentes. La dépendance croissante aux importations transformées et le déséquilibre entre offre et demande pourraient influencer les choix stratégiques à venir, alors que les décideurs cherchent à stabiliser un secteur clé pour l’économie nationale.

— M. KOSI

En savoir +

A la Une