Face à un horizon électoral chargé et des enjeux diplomatiques de premier plan, dont l’organisation de la 9ème édition des Jeux de la Francophonie se distingue, la République Démocratique du Congo s’apprête à aborder l’année 2024 avec des défis de taille. L’examen minutieux du projet de loi de finances dévoile les orientations stratégiques d’un exécutif aux prises avec les exigences de maintien de la paix, particulièrement dans l’Est du pays, et l’impératif de redynamiser un tissu économique mis à mal par les turbulences sur la scène internationale.
Sur le front économique, la révélation d’un taux de croissance du PIB de 6,4% souligne une ambition résolue de renouer avec la croissance, malgré un contexte mondial défavorisé par les retombées du conflit russo-ukrainien. La mise en œuvre du Programme de Développement Local, visant à dynamiser 145 territoires, constitue le fer de lance d’une stratégie de développement cherchant à diversifier l’économie nationale.
L’aspect des finances publiques n’est pas en reste, avec l’introduction d’un moratoire de quatre ans pour le passage au budget en mode programme, une réforme attendue pour moderniser la gestion des finances publiques. Cette évolution est soutenue par une pression fiscale estimée à 13,2%, reflétant les efforts continus pour améliorer la collecte des recettes dans un paysage fiscal en pleine mutation.
L’investissement social, avec la poursuite de la gratuité de l’enseignement primaire et l’extension de la couverture santé universelle, illustre la volonté du gouvernement de placer l’humain au cœur de ses préoccupations, malgré les défis financiers et logistiques que cela représente.
Les prévisions de recettes et dépenses, équilibrées à 40.463,6 milliards de FC, marquent une augmentation significative de 24,7% par rapport à l’exercice précédent, témoignant d’une politique budgétaire ambitieuse. Ce budget cherche à équilibrer entre les nécessités de sécurisation du pays et le soutien à des secteurs clés tels que l’éducation et la santé, moteurs de croissance et de développement social.
Les recettes fiscales, avec un accent particulier sur la fiscalisation du secteur informel et la promotion du civisme fiscal, s’inscrivent dans une démarche de renforcement de l’assise financière de l’État. L’élargissement de l’assiette fiscale et la poursuite des réformes fiscales et douanières amorcées ces dernières années visent à relever la pression fiscale dans un contexte économique mondial en ralentissement.
En matière de dépenses, le gouvernement accorde une priorité stratégique à la sécurisation du territoire, tout en ne négligeant pas les investissements dans les secteurs sociaux et porteurs de croissance. La répartition des dépenses montre un engagement clair en faveur de la diversification économique et du bien-être social, avec une part importante dédiée aux équipements et aux infrastructures, clés de la modernisation du pays.
En conclusion, le projet de loi de finances pour l’exercice 2024 de la République Démocratique du Congo se présente comme un document stratégique, visant à concilier les impératifs de sécurité, les engagements sociaux et les ambitions économiques dans un environnement complexe et incertain. Il témoigne de la résilience et de la détermination d’un gouvernement face aux défis d’aujourd’hui et de demain.
Par l’Éditorial