En 2024, la République Démocratique du Congo (RDC) a dévoilé un déficit budgétaire atteignant 903,8 millions de dollars américains, un chiffre qui illustre les déséquilibres persistants dans la gestion des finances publiques du pays. Malgré des efforts visibles pour augmenter les recettes, l’écart entre les revenus et les dépenses ne cesse de s’élargir, posant des questions sur la stratégie économique du Gouvernement.
Les données fournies par la Banque Centrale du Congo révèlent que les recettes publiques ont connu une progression importante, atteignant 26.381,3 milliards de Francs congolais (CDF), soit une augmentation de 30 % par rapport à l’année précédente. Ce résultat, salué par certains comme une avancée, est pourtant insuffisant face à des dépenses qui continuent de croître à un rythme soutenu. Avec une augmentation de 26,6 %, celles-ci ont culminé à 28.937,0 milliards de CDF, exerçant une pression accrue sur le budget national.
L’analyse des postes de dépenses montre une prédominance des coûts liés aux salaires des agents publics et au fonctionnement des institutions. Ces charges récurrentes, jugées disproportionnées par plusieurs analystes, limitent les capacités de l’État à financer des investissements productifs nécessaires à la relance économique. Dans ce contexte, l’équilibre budgétaire semble de plus en plus difficile à atteindre.
Pour combler le déficit, le Gouvernement a massivement recours à l’émission de titres publics, une stratégie qui, bien qu’efficace à court terme, suscite des inquiétudes. En s’endettant davantage, la RDC pourrait compromettre sa capacité à répondre aux chocs économiques futurs. Certains économistes mettent en garde contre une dépendance excessive à ces mécanismes de financement, qui pourraient aggraver les vulnérabilités financières du pays.
Les appels à des réformes structurelles se multiplient. La nécessité d’une gestion rigoureuse des ressources publiques est évoquée comme une condition essentielle pour rétablir la confiance des investisseurs et renforcer la stabilité économique. Plusieurs voix insistent sur l’importance d’améliorer la transparence dans l’utilisation des fonds publics, tout en rationalisant les dépenses. Ce double effort, selon les observateurs, pourrait offrir une base solide pour éviter une détérioration supplémentaire des finances nationales.
En prévision de 2025, les attentes se tournent vers des décisions courageuses. L’introduction de mesures destinées à freiner la progression des dépenses, tout en optimisant les recettes, sera indispensable pour éviter que le déficit ne devienne un obstacle au développement. L’implication des partenaires extérieurs est également perçue comme un levier stratégique, notamment dans le cadre de projets visant à soutenir des secteurs clés tels que les infrastructures, l’éducation ou la santé.
Dans un climat économique mondial incertain, la RDC fait face à des défis considérables. Alors que les institutions internationales observent de près l’évolution de la situation, l’opportunité d’un changement de cap se dessine. Il appartient désormais au Gouvernement congolais de démontrer sa capacité à réagir de manière proactive, en transformant les contraintes budgétaires en catalyseurs pour un avenir économique plus solide.
— Peter MOYI