Du bitcoin en attente de l’évolution de l’inflation

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En ce début de journée, avant d’aborder une nouvelle fois les thèmes récurrents de l’inflation et de la politique monétaire, plongeons dans l’univers des cryptomonnaies, qui suscite actuellement de sérieuses préoccupations du côté du régulateur boursier aux États-Unis. Nous explorerons également les enjeux du transport maritime, les indices boursiers, ainsi que quelques considérations sur la croissance mondiale et les acquisitions d’entreprises.

Il est grand temps que les entreprises dévoilent leurs résultats, car il est de plus en plus évident, à la lecture des dépêches d’agence, que le champ des sujets d’actualité économique est en ce moment relativement restreint. Les titres des marchés financiers se résument bien souvent ces derniers jours à « blablabla… en attendant les données sur l’inflation ». Dans ce contexte, je me conforme à cette tendance ce matin, sans pour autant céder à des jeux de mots superficiels. Bien sûr, je vais aborder les chiffres tant attendus sur l’inflation un peu plus loin, mais commençons par un épisode insolite qui a retenu l’attention hier. Je ne parle pas de la nomination d’un nouveau Premier ministre en France, mais plutôt de l’individu astucieux qui s’est fait passer pour la très sérieuse SEC américaine sur X (ex-Twitter), annonçant l’autorisation des premiers ETF spots sur le bitcoin. Cette saga, qui tient en haleine la sphère cryptographique depuis plusieurs trimestres, devrait trouver son dénouement aujourd’hui, le délai de décision de la SEC arrivant à expiration. Le mystérieux imposteur était-il simplement un visionnaire de génie ? La réponse dans les heures à venir. L’officialisation des cryptomonnaies par Wall Street, le bitcoin l’étant déjà de manière officieuse, pourrait avoir d’importantes répercussions économiques à long terme, sujet sur lequel nous reviendrons ultérieurement.

Hier, les marchés financiers ont logiquement stagné face à la faiblesse des incitations macroéconomiques. Les données ont révélé que l’industrie allemande reste en berne, tandis que les petites entreprises américaines affichent une confiance élevée. Business as usual, en quelque sorte. Les marchés boursiers européens ont fait un léger pas en arrière après avoir progressé la veille. Il est intéressant de noter que les places fortes dans le secteur de la santé, comme Copenhague et Zurich, tirent mieux leur épingle du jeu que d’autres depuis le début de l’année. Aux États-Unis, les marchés boursiers ont évolué en quasi-stagnation, en baisse pour le S&P500 et en hausse pour le Nasdaq 100. Le Dow Jones a quant à lui sous-performé, reculant de 0,4%, affecté par les revers de Boeing et Chevron. L’avionneur demeure en difficulté après le récent incident du B737MAX, tandis que le groupe pétrolier subit les contrecoups des fluctuations du prix du pétrole. La tendance aux acquisitions, évoquée récemment, persiste, apportant un certain soulagement, bien que cela ne suffise pas à relancer pleinement les actions. La dernière en date est le rachat de Juniper Networks par Hewlett Packard Enterprise pour la somme significative de 14 milliards de dollars.

Adoptons une perspective plus pragmatique, bien qu’il soit inévitable de traiter du sujet de l’inflation. Deux événements majeurs se profilent cette semaine : les premiers résultats des grandes entreprises américaines vendredi (UnitedHealth, JPMorgan, etc.) et les données sur les prix à la consommation américains de décembre jeudi. L’obsession des investisseurs et des médias pour l’inflation n’est pas infondée, du moins si l’on considère que la statistique pourrait apporter des éclaircissements à la question qui préoccupe les marchés ces derniers jours : la Réserve fédérale commencera-t-elle à réduire ses taux en mars, en mai ou en juin ? Jusqu’à présent, mars semble être le mois privilégié, avec une probabilité de 65,7% au dernier pointage. Cependant, le marché reconnaît vaguement son optimisme sur cette date. Les chiffres de l’inflation devraient probablement faire évoluer les anticipations, les confirmant ou les ajustant, faute d’apporter de nouvelles révélations. Selon les économistes, l’inflation annuelle aux États-Unis devrait légèrement s’intensifier, passant de 3,1% en novembre à 3,2% en décembre, principalement en raison de facteurs de comparaison de base. Toute déviation par rapport à ces attentes pourrait entraîner une réévaluation des perspectives d’évolution des taux directeurs. Comme souvent, le diable se nichera dans les détails, au niveau des composants et de l’inflation de base, par exemple.

Mais revenons au présent. La séance d’aujourd’hui pourrait encore une fois être en attente, faute d’indicateurs macroéconomiques significatifs. Restant dans la thématique de l’inflation, les incertitudes grandissent quant à l’impact du déroutement du commerce mondial hors du canal de Suez, suite aux attaques des Houthis. Les expéditeurs commencent à exprimer leurs préoccupations face aux hausses tarifaires imposées par les transporteurs maritimes tels que AP Moller Maersk ou Hapag-Lloyd, destinées à compenser le risque accru et les itinéraires maritimes rallongés. Cette situation ne devrait pas améliorer le bilan carbone de l’industrie de la mode rapide avant les collections de printemps, étant donné sa forte dépendance aux voyages en avion. Quant à l’impact sur les prix, il reste à déterminer, mais il ne sera probablement pas négligeable. Pour conclure sur le plan macroéconomique, la Banque mondiale prévoit une croissance de l’économie mondiale de 2,4% cette année, en-deçà des 2,6% enregistrés en 2023 et de la moyenne des dix années précédant la pandémie (environ 3,1%). Le processus d’atterrissage semble donc se confirmer, la question étant de savoir avec quelle douceur cela se produ

ira.

En Asie-Pacifique ce matin, le Japon continue son ascension avec une hausse de 2% pour le Nikkei 225, tandis que Hong Kong affiche une baisse de 0,7% pour le Hang Seng. La Corée du Sud perd du terrain (-0,6%), l’Australie inverse la tendance (-0,7%), et l’Inde se maintient autour de l’équilibre. Les marchés européens sont quant à eux attendus en baisse, avec le CAC40, le SMI et le Bel20 débutant la journée en recul de 0,3%.

Les faits marquants sur le front économique du jour

La France dévoilera les chiffres de sa production industrielle à 8h00, tandis que les États-Unis publieront les stocks des grossistes à 16h00. Pour consulter l’agenda complet, cliquez ici.

Sur le marché des changes, l’euro conserve une stabilité relative à 1,0931 USD. Le cours de l’or reste inchangé à 2029 USD l’once. Les prix du pétrole affichent une légère remontée, avec un baril de Brent de la mer du Nord à 77,76 USD et le brut léger américain WTI à 72,62 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans se maintient à 4,02%. Quant au bitcoin, il se négocie actuellement à 46 700 USD.

Principales modifications de recommandations

  • Adecco : RBC Capital abaisse sa recommandation à « performance de secteur » par rapport à « surperformance », avec un objectif de prix réduit de 45 à 43 CHF.
  • Adyen : BNP Paribas Exane maintient sa recommandation « neutre » avec un objectif de prix relevé de 850 à 1300 EUR.
  • Air Liquide : Bernstein maintient sa recommandation « surperformance » et relève l’objectif de prix de 187 à 197 EUR.
  • Airbus : Bernstein maintient sa recommandation « surperformance » et relève l’objectif de prix de 150 à 165 EUR.
  • Ams-Osram : Barclays relève à « pondération égale » par rapport à « sous-pondération », avec un objectif de prix réduit de 6 à 2,30 CHF.
  • Anheuser-Busch Inbev : Jefferies relève de « conserver » à « acheter » avec un objectif de prix relevé de 56 à 70 EUR.
  • Babcock International Group : Numis passe de « conserver » à « acheter » avec un objectif de prix relevé de 325 à 530 GBX.
  • Bayer : Stifel abaisse à « conserver » par rapport à « acheter » et réduit l’objectif de prix de 68 à 42 EUR.
  • Compass Group : RBC Capital relève à « surperformance » par rapport à « performance de secteur », avec un objectif de prix relevé de 1925 à 2400 GBX.
  • Engie : Morgan Stanley maintient sa recommandation « surpondération » et relève l’objectif de prix de 18 à 19 EUR.
  • Fortum : Carnegie Group abaisse à « conserver » par rapport à « acheter », avec un objectif de prix de 14,50 EUR.
  • Konecranes : Inderes abaisse à « réduire » par rapport à « accumuler », avec un objectif de prix relevé de 33 à 37 EUR.
  • Lectra : Kepler Cheuvreux initie une recommandation à « alléger » avec un objectif de prix de 27 EUR.
  • Mtu Aero Engines : Bernstein maintient sa recommandation « surperformance » et relève l’objectif de prix de 216 à 242 EUR.
  • Rémy Cointreau : Barclays maintient sa recommandation « sous-pondération » et réduit l’objectif de prix de 103 à 90 EUR.
  • Royal Unibrew : Jefferies abaisse à « sous-performance » par rapport à « conserver », avec un objectif de prix réduit de 450 à 375 DKK.
  • Sartorius Stedim Biotech : HSBC maintient sa recommandation « acheter » et relève l’objectif de 240 à 330 EUR.
  • SGS : RBC Capital abaisse à « performance de secteur » par rapport à « surperformance », avec un objectif de prix réduit de 90 à 77 CHF.
  • STMicroelectronics : Barclays maintient sa recommandation « surpondération » et réduit l’objectif de prix de 57 à 52 EUR.
  • Vat Group : Jefferies relève à « acheter » par rapport à « conserver », avec un objectif de prix relevé de 370 à 585 CHF.
  • Vestas Wind Systems : Jefferies abaisse à « conserver » par rapport à « acheter », avec un objectif de prix relevé de 206 à 226 DKK.
  • Wise : BNP Paribas Exane relève à « surperformance » par rapport à « neutre », avec un objectif de prix relevé de 780 à 1100 GBX.
  • Worldline : BNP Paribas Exane abaisse à « neutre » par rapport à « surperformance », avec un objectif de prix relevé de 12,50 à 15,50 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes)

  • STMicroelectronics entreprend une réorganisation, passant notamment à deux Groupes Produits.
  • TotalEnergies accroît sa participation dans des blocs offshore en Namibie et se voit assigné en justice pour pollution pétrolière au Yémen.
  • Benoit Bazin, directeur général de Saint-Gobain, exprime sa confiance quant aux perspectives du géant des matériaux en 2024.
  • ArcelorMittal prévoit de relancer la production de son usine en Bosnie.
  • Tidjane Thiam quitte le conseil d’administration de Kering.
  • Sodify (75%) et Klépierre (25%) reprennent O’Parinor à Hammerson.
  • Pluxee (Sodexo) présente sa stratégie lors d’une journée investisseurs, avant sa cotation prévue le 1er février 2024.
  • Elis acquiert le néerlandais Moderna Holding BV.
  • Gaztransport & Technigaz remporte deux commandes pour la conception de cuves de méthaniers.
  • CGG vise un chiffre d’affaires des activités estimé à 316 M$ au T4 et un cash-flow net positif sur l’année.

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