Depuis l’occupation de Goma par les rebelles du M23 le 27 janvier dernier, la fermeture des banques et des coopératives financières a contraint les habitants à se tourner massivement vers les services financiers numériques pour accéder à leurs fonds.
Les fonctionnaires et autres travailleurs continuent de percevoir leurs salaires sur leurs comptes bancaires, mais l’interruption des services traditionnels complique l’accès à ces ressources. Pour pallier ce problème, les clients se tournent vers les applications mobiles et les services en ligne, qui permettent d’effectuer des dépôts, des retraits, des virements et des remboursements de crédits.
Cette transition vers le numérique, bien que salvatrice, n’est pas sans défis. Certains habitants de Goma se rendent dans des pays voisins pour retirer de l’argent à l’aide de leurs cartes bancaires, une solution temporaire qui occasionne des coûts élevés. De plus, l’expiration prochaine de certaines cartes bancaires suscite l’inquiétude parmi les clients.
Face à cette situation, les responsables des coopératives ont annoncé la suspension temporaire des recouvrements forcés pour les membres ayant contracté des crédits. Seuls ceux en mesure de rembourser continuent de le faire via les plateformes numériques, tandis que les modalités concernant les pénalités et les retards de paiement seront discutées au cas par cas afin de ne pas aggraver la situation des débiteurs en cette période de conflit.
Parallèlement, des tentatives de prise de contrôle du système financier local ont été signalées. Des éléments armés associés aux rebelles ont été observés autour et à l’intérieur du bâtiment de la Banque centrale du Congo à Goma, tentant sans succès d’accéder aux chambres fortes.
En dépit de ces défis, la résilience des habitants de Goma se manifeste par une adoption accrue des solutions numériques, illustrant une capacité d’adaptation face aux perturbations économiques engendrées par le conflit.
— M. MATUVOVANGA






