Le ministre congolais de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, mise sur la coopération transfrontalière pour stimuler l’activité entre la RDC et l’Angola. Jeudi 31 juillet à Luanda, il a multiplié les rencontres avec des groupes internationaux bien implantés, à commencer par Abu Dhabi Ports Group, qui opère avec Noatum Logistics, un acteur reconnu de la chaîne logistique en Afrique australe.
Objectif de cette visite : nouer des alliances solides pour faire de l’axe RDC-Angola un levier de croissance, notamment dans le transport et la logistique, deux domaines où le retard infrastructurel congolais se fait cruellement sentir selon la Banque africaine de développement (rapport 2024).
L’échange s’est élargi au secteur immobilier, avec la participation remarquée de Tomasz Dowbor, président du conseil d’administration de BoaVida, une entreprise d’envergure en Angola. Satisfait de l’initiative congolaise, Dowbor a salué l’ouverture affichée par Kinshasa :
« Voir les entrepreneurs congolais s’engager dans un dialogue direct, c’est un signal fort. La création de passerelles B to B, c’est le début d’une vraie dynamique régionale. J’ai accepté l’invitation à me rendre en RDC », a-t-il confié.

La tournée du vice-Premier ministre n’a pas négligé l’économie informelle, qui pèse encore près de 55 % du PIB en RDC d’après la Banque mondiale (2023). À Cidade China, société spécialisée dans l’intégration des petits opérateurs vers le secteur formel, Daniel Mukoko Samba a rappelé l’urgence de structurer les activités non enregistrées. Pour lui, « formaliser » l’informel ne s’arrête pas à la simple immatriculation. Il s’agit aussi de penser l’aménagement urbain, d’offrir aux marchands des espaces propres et organisés.
Un projet phare devrait d’ailleurs voir le jour : à Kinshasa, en face du stade Tata Raphaël, China Cidade s’est engagée à ériger sur 15 hectares une cité commerciale dédiée à la transition des commerçants du secteur informel vers des structures reconnues, en collaboration avec le ministère de l’Économie.
Cette série de rencontres traduit la volonté de Kinshasa de redéfinir son environnement d’affaires à l’échelle régionale, en valorisant le dialogue avec les grands groupes et l’accompagnement des petits opérateurs vers la légalité. Pour la RDC, qui cherche à diversifier ses revenus et à renforcer l’intégration sous-régionale, c’est une étape qui pourrait, si elle tient ses promesses, transformer le paysage économique de la capitale.
— M. KOSI






