Dans une récente annonce datée du 12 août 2024, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a révélé que la Banque Centrale du Congo (BCC) a réussi à capter un montant de 23,55 milliards de francs congolais (CDF) à travers la titrisation de ses créances sur le Trésor public. Cette opération, qui s’inscrit dans une stratégie financière ciblée, reflète l’engagement des autorités congolaises à stabiliser les finances publiques tout en optimisant la gestion de la dette.
La titrisation, pour les non-initiés, est une opération complexe consistant à transformer des créances détenues par une institution, ici la BCC, en titres financiers qui peuvent être vendus à des investisseurs. Concrètement, la BCC a émis des titres financiers adossés à la dette que lui doit le Trésor public. Ces titres, d’une maturité de trois ans, arriveront à échéance le 13 août 2027, date à laquelle les investisseurs ayant souscrit à ces obligations recevront la totalité de leur investissement.
Une opération financière stratégique
Cette initiative marque une étape importante dans la gestion de la dette publique en RDC. Les Obligations du Trésor, souvent émises pour financer les déficits budgétaires, sont des instruments financiers à moyen ou long terme. Dans ce cas, elles ont été utilisées pour régler les dettes du Trésor envers la BCC. Cette approche permet au gouvernement de se libérer progressivement de ses obligations financières tout en offrant aux investisseurs une opportunité de placement sécurisé.
L’émission de ces titres financiers ne se limite pas à un simple transfert de dette. En effet, la BCC, en titrisant ses créances, transforme des dettes illiquides en actifs financiers négociables, permettant ainsi de diversifier ses sources de financement. Cette démarche est aussi perçue comme une mesure proactive pour améliorer la santé financière de la BCC et, par extension, celle de l’économie nationale.
Une opportunité pour les investisseurs
Pour les investisseurs, cette opération représente une occasion de diversifier leurs portefeuilles avec des titres adossés à la dette souveraine. Les obligations du Trésor indexées émises dans ce cadre offrent un taux d’intérêt attractif, justifiant ainsi l’intérêt des souscripteurs pour cette classe d’actifs.
Le succès de cette titrisation, qui a permis de lever 23,55 milliards de CDF, témoigne de la confiance des investisseurs dans la capacité du Trésor public à honorer ses engagements. Cette confiance est importante pour l’avenir financier du pays, notamment dans un contexte où la gestion de la dette publique est un enjeu majeur pour le développement économique.
En conclusion, la titrisation des créances de la BCC sur le Trésor public illustre la volonté des autorités congolaises de recourir à des instruments financiers innovants pour renforcer la stabilité macroéconomique. Cette opération, bien que technique, est une illustration claire des efforts déployés pour assurer une gestion rigoureuse des finances publiques en République Démocratique du Congo.
M. KOSI