Les autorités de la République Démocratique du Congo ont revu à la hausse les recettes prévues pour le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), fixant l’objectif de collecte pour 2025 à 1.754,5 milliards de Francs congolais (CDF), soit environ 593 millions de dollars américains selon le taux budgétaire officiel. Cette décision reflète une volonté accrue de renforcer les bases de l’économie industrielle nationale, dans un contexte où le développement des entreprises locales est au cœur des priorités gouvernementales.
Ces projections budgétaires traduisent une augmentation de 23 % par rapport à l’année précédente. En 2024, les prévisions initiales étaient de 1.426,7 milliards de CDF, avec une cible intermédiaire de 713,3 milliards de CDF à mi-parcours. Toutefois, le montant réellement mobilisé par le FPI sur cette période reste à ce jour non communiqué, un manque de transparence qui interroge sur les résultats concrets de l’exercice écoulé.
Créé en 1989 par l’Ordonnance-Loi n° 89-171, le FPI s’est imposé comme un levier stratégique pour encourager l’industrialisation en RDC. Son action repose sur le financement de projets ciblés, qu’il s’agisse de soutenir des initiatives entrepreneuriales, de consolider des industries existantes ou encore de stimuler des innovations dans des secteurs jugés prioritaires. Le Fonds agit également comme un catalyseur pour faciliter les synergies entre les différentes filières industrielles du pays, une approche qui vise à réduire la dépendance vis-à-vis des importations.
Le fonctionnement du FPI repose principalement sur une taxe dédiée, une source de financement qui assure son indépendance opérationnelle et lui permet de se concentrer sur ses objectifs de croissance économique. En canalisant ces ressources vers des projets porteurs, le Fonds contribue à bâtir une base industrielle plus solide, capable d’accompagner la transformation structurelle de l’économie congolaise.
L’enjeu pour 2025 est double : non seulement atteindre les objectifs financiers ambitieux fixés par la Loi des finances, mais aussi démontrer que ces ressources sont utilisées de manière efficace pour impulser des résultats concrets. Cela passe par un meilleur suivi des projets financés, une communication transparente sur les fonds collectés et une évaluation régulière de leur impact sur le tissu industriel.
Alors que le pays cherche à diversifier ses sources de revenus et à réduire sa dépendance aux exportations de matières premières, le Fonds de promotion de l’industrie reste un pilier essentiel de cette ambition. Les investissements ciblés qu’il soutient pourraient jouer un rôle déterminant dans l’émergence d’une économie plus résiliente et compétitive sur le long terme.
— M. KOSI