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RDC : l’ITIE veut intégrer l’exploitation minière artisanale dans son rapportage

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L’exploitation minière artisanale en République démocratique du Congo (RDC) reste une activité essentielle pour de nombreuses communautés locales. Pourtant, son intégration dans les systèmes de transparence et de gouvernance économique demeure un défi. Face à cette réalité, l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE-RDC) cherche à encadrer ce secteur en l’intégrant pleinement dans son rapportage, une démarche qui pourrait redéfinir les contours de la régulation minière artisanale en RDC.

À Kolwezi, au cœur du Lualaba, un atelier a récemment rassemblé les parties prenantes du secteur pour discuter des mécanismes à mettre en place afin d’améliorer le suivi des activités minières artisanales. Jean-Jacques Kayembe, coordonnateur national de l’ITIE en RDC, a rappelé la nécessité d’un cadre plus structuré permettant d’avoir une vision précise des volumes extraits, des transactions financières et des impacts économiques réels de cette exploitation. Cette initiative vise à éclaircir un secteur où l’opacité a longtemps prédominé, limitant ainsi les retombées économiques pour le pays.

Pour y parvenir, l’ITIE-RDC a sollicité la participation de divers acteurs, allant des coopératives minières aux autorités de régulation, en passant par la société civile et l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC). L’objectif est de créer un mécanisme fiable de collecte d’informations, garantissant un suivi plus rigoureux des flux financiers issus de cette activité. Un administrateur indépendant sera désigné afin de superviser la mise en œuvre de cette nouvelle approche et d’assurer une collecte de données impartiale.

L’exploitation artisanale représente une part considérable de la production minière congolaise, notamment dans le domaine du cobalt et du cuivre. Cependant, sans intégration claire dans les circuits officiels, une grande partie des revenus échappe au contrôle des institutions économiques du pays. Cette réforme du rapportage ITIE pourrait donc permettre de mieux mesurer la valeur réelle de cette activité, mais aussi d’améliorer sa contribution aux finances publiques.

Dans cette logique, le Vice-Premier Ministre en charge du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo Mbwizya, a récemment présidé une session du Comité Exécutif de l’ITIE-RDC. L’une des priorités discutées lors de cette rencontre concernait justement l’élargissement du champ de transparence aux activités minières artisanales. Cette orientation reflète une volonté d’adapter les pratiques de gouvernance aux réalités du terrain et de faire en sorte que l’exploitation artisanale devienne un levier économique mieux encadré.

L’amélioration du rapportage dans ce secteur ne se limite pas à une simple mise à jour des pratiques administratives. Il s’agit avant tout d’un engagement à transformer la gestion des ressources naturelles, en garantissant que leur exploitation bénéficie à l’ensemble de l’économie congolaise. Si l’initiative aboutit, elle pourrait modifier en profondeur la manière dont les richesses minières sont perçues et redistribuées en RDC.

M. MATUVOVANGA

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