Les résultats des récentes émissions de titres publics du Gabon révèlent une forte demande des investisseurs. Le 29 mai, le trésor public gabonais a levé 36 milliards de Fcfa, dépassant largement ses objectifs initiaux. Les trois levées de fonds ont en effet été sursouscrites, avec un taux de souscription atteignant 134,57 % pour les Bons du trésor assimilables (BTA) de 13 semaines de maturité, et 158 % pour les Obligations du trésor assimilables (OTA) de 2 et 3 ans.
Durant la semaine du 27 au 31 mai 2024, quatre pays de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) cherchaient à lever entre 312 et 357 milliards de Fcfa. Le Gabon, à lui seul, sollicitait 36 milliards de Fcfa via des BTA et OTA. Les résultats montrent que le pays a réussi à obtenir l’intégralité de la somme visée, malgré une réduction de la liquidité du système bancaire causée par la politique monétaire restrictive de la banque centrale.
Les émissions de titres publics gabonais ont connu une sursouscription notable. La première émission, sous forme de BTA de 11 milliards de Fcfa à 13 semaines de maturité, a été souscrite à 134,57 %. Les deux autres émissions, d’un montant de 12,5 milliards de Fcfa chacune, réalisées sous forme d’OTA de 2 et 3 ans de maturité, ont été souscrites à 158 %. Les taux de rémunération pour ces OTA étaient respectivement de 5 % et 5,25 %.
Le marché des titres publics demeure une option de financement viable pour les pays de la CEMAC, même en période de liquidité bancaire restreinte. Cependant, malgré son rôle de plateforme essentielle pour les levées de fonds des trésors publics, le marché peine à répondre aux besoins croissants de financement. En 2024, les Trésors publics de la CEMAC doivent rembourser un total de 2 514 milliards de Fcfa en capital et intérêts aux Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT), posant des risques de refinancement et affectant potentiellement la crédibilité des pays en difficulté de mobilisation de fonds.
Cette situation explique en partie la prudence observée dans les émissions de titres publics de certains pays de la CEMAC, malgré la présence de nombreux SVT sur le marché de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC).
Par l’équipe éditoriale