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150 tonnes de coltan pillées chaque mois : l’Allemagne cible Kigali

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Dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la République démocratique du Congo, l’Allemagne a affirmé son intention d’accompagner Kinshasa dans ses démarches de rétablissement de l’ordre dans cette région. Lors d’un entretien avec le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, l’ambassadeur allemand Ingo Herbert a précisé que Berlin agirait en concertation avec l’Union européenne afin d’imposer des restrictions contre Kigali et de renforcer la traçabilité des matières premières importées du Rwanda. Cette position intervient alors que certaines zones du Nord-Kivu et du Sud-Kivu demeurent sous le contrôle du groupe rebelle M23, dont l’appui militaire est lié aux agissements de Kigali depuis plusieurs décennies.

Au cours de cette rencontre, le ministre Paluku a souligné la nécessité d’un soutien extérieur pour rétablir la stabilité dans une situation qui affecte directement la sécurité et l’accès aux services essentiels. L’ambassadeur Herbert a ajouté que l’Allemagne mobiliserait ses moyens, au sein du cadre européen, pour que des mesures restrictives soient appliquées à l’encontre du Rwanda, notamment en interrompant la circulation de ressources issues d’exploitations minières illicites. Des données de l’ONU indiquent, par ailleurs, que près de 150 tonnes de coltan sont extraites illégalement chaque mois dans des zones de Rubaya, où l’activité du M23 est particulièrement présente.

Par ailleurs, la discussion a abordé la dimension commerciale de la crise. Depuis la ratification en février 2024 d’un accord portant sur les minerais stratégiques, l’Union européenne s’est engagée dans un partenariat avec Kigali, facilitant l’accès à des ressources naturelles exploitées dans l’Est congolais, malgré des pratiques contraires aux normes internationales. En réaction, le Parlement européen a adopté, dès le lendemain, une résolution incitant Bruxelles à suspendre le protocole liant l’UE au Rwanda dans la chaîne d’approvisionnement des matières premières, décision qui pourrait modifier les flux commerciaux et les circuits d’approvisionnement en Europe.

Cette nouvelle orientation de la politique allemande et européenne vise à concilier la nécessité de rétablir la paix dans une région perturbée avec celle d’assurer une gestion plus transparente et responsable des ressources naturelles.

— M. KOSI

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