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Afrique : les dessous de la politique d’exploitation minière chinoise qui suscitent l’inquiétude

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Au fil des années, les relations entre la Chine et les nations africaines ont subi des tensions croissantes, particulièrement en ce qui concerne les projets miniers chinois sur le continent. Les répercussions de la politique d’exploitation de Pékin, ne bénéficiant guère aux populations locales, sont à l’origine d’incidents préoccupants, comme le rapporte le magazine économique français Le Point.

des tensions en toile de fond

Au cours du mois de mars 2023, neuf ressortissants chinois ont perdu la vie dans la mine d’or de Chimbolo, située à 380 kilomètres de Bangui, la capitale de la République centrafricaine. En parallèle, des enlèvements de trois autres citoyens chinois ont été signalés dans l’ouest du pays, à la frontière camerounaise. Cette situation a incité le président chinois, Xi Jinping, à réagir vigoureusement en demandant une « punition sévère » à l’encontre des agresseurs.

En République démocratique du Congo (RDC), les préoccupations liées à l’exploitation minière chinoise sont tout aussi manifestes. Les dirigeants congolais ont remis en question l’accord « mines contre infrastructures » signé il y a quinze ans par l’ancien Président Joseph Kabila. Les autorités congolaises accusent la Chine de ne pas avoir respecté ses engagements en matière de développement des infrastructures, conduisant l’Inspection générale des finances (IGF) à dénoncer une « colonisation économique inacceptable » dans un rapport publié en février dernier. La RDC exige désormais une compensation de 20 milliards de dollars américains, une demande que la Chine semble peu disposée à accepter, selon les informations rapportées par Le Point.

Les infrastructures au cœur des tensions

En dépit de l’image positive de la Chine en Afrique, les projets d’infrastructures menés par des entreprises chinoises sont devenus le point de discorde entre la Chine et plusieurs pays africains. Daniel Galissaires, chef du service économique régional français pour l’Afrique de l’Ouest, souligne que la qualité de la construction par les entreprises chinoises pose problème. Il mentionne notamment les deux projets de stade pour la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire, construits par des entreprises chinoises, révélant de « réels problèmes de qualité ».

Par ailleurs, la présence de contingents de travailleurs chinois, souvent peu qualifiés, pose également des défis locaux. Leur tendance à rester après la fin de leurs missions n’est pas bien perçue, contribuant ainsi à une perception négative des Chinois sur le continent africain.

Les enjeux économiques et politiques

Les tensions actuelles ravivent le débat sur l’influence grandissante de la Chine en Afrique, au détriment des anciennes puissances coloniales. Les observateurs soulignent que les projets chinois ne contribuent pas suffisamment au développement économique et à la création d’emplois pour les populations locales. En effet, le secteur minier, bien que représentant actuellement seulement 5 % du PIB de la Côte d’Ivoire, pourrait atteindre 8 % en 2030 selon les prévisions du gouvernement, souligne l’expert Jean-Claude Diplo.

Face à ces enjeux, certains pays africains, comme la RDC, cherchent à rééquilibrer leurs relations avec la Chine, mettant en avant la nécessité d’une coopération plus équitable et bénéfique pour toutes les parties. Signé par LA REDACTION.

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