Le 24 février 2025, les indicateurs publiés par la Banque Centrale du Congo révèlent un contexte monétaire tendu, marqué par une progression graduelle du taux de change et une inflation qui maintient son rythme élevé. Le dollar américain se négocie à 2 857,66 CDF, en légère hausse par rapport aux valeurs enregistrées quelques jours auparavant. Parallèlement, l’euro s’échange à environ 2 997,78 CDF, tandis que le franc suisse et le livre sterling se situent respectivement à 3 177,77 CDF et 3 618,38 CDF. Ces mouvements traduisent, d’une part, une demande soutenue de devises étrangères liée à l’importation de biens et, d’autre part, une pression interne sur la liquidité, amplifiée par un accès limité au crédit.
Sur le front de l’inflation, les données indiquent une progression modérée sur la semaine, avec un taux hebdomadaire de 0,192 %, et un cumul annuel se chiffrant à 10,66 %. Cette accélération, confirmée par l’INS, est imputable à l’augmentation des coûts des produits importés et aux coûts de production en hausse. La persistance d’un taux annualisé avoisinant 10,50 % illustre l’impact de la dépréciation du franc congolais sur le pouvoir d’achat des ménages.
Pour freiner ces pressions, la politique monétaire reste restrictive depuis août 2023, avec un taux directeur fixé à 25 %. Les rendements attractifs des bons du Trésor, oscillant entre 24,50 % et 25,00 % selon les échéances, visent à contrôler la masse monétaire et à contenir l’inflation. Toutefois, ces mesures tendent également à restreindre l’accès au crédit, impactant ainsi l’activité économique. Des analyses récentes du FMI et de la Banque Mondiale confirment que le renforcement de la stabilité du taux de change et la coordination entre la politique budgétaire et monétaire sont indispensables pour limiter la détérioration de la monnaie nationale.
L’ensemble de ces indicateurs s’inscrit dans une conjoncture économique où la dépréciation continue du franc congolais, combinée à une inflation persistante, risque de freiner la reprise économique si la Banque Centrale ne parvient pas à ajuster ses interventions. Dans ce contexte, une gestion rigoureuse des réserves de change et des mesures de stabilisation devraient permettre de réduire les tensions, tout en favorisant une meilleure allocation des ressources au niveau national.
— Peter MOYI