Le barrage hydroélectrique de Grand Inga, un projet colossal en sommeil depuis des décennies sur le fleuve Congo en RDC, est de nouveau sous les feux des projecteurs. Selon des informations de Bloomberg, cinq institutions financières de développement ont récemment manifesté leur intérêt pour relancer ce projet ambitieux, considéré comme le plus grand du monde.
Un partenariat financier international
Parmi les institutions impliquées, on retrouve la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque de développement d’Afrique du Sud (DBSA), la Banque industrielle de développement d’Afrique du Sud et la Nouvelle banque de développement (NBD), affiliée aux BRICS. D’après Mpho Kubelo, responsable de la gestion des risques à la DBSA, les discussions ont débuté en juin dernier, soutenues par les présidents de l’Afrique du Sud et de la RDC.
Des chiffres impressionnants
Le Grand Inga nécessiterait un investissement colossal de 80 milliards USD et pourrait produire environ 40 000 mégawatts d’électricité. Cette capacité serait suffisante pour répondre aux besoins industriels et domestiques de la RDC, pays où seulement 15 % de la population a accès à l’électricité. De plus, l’objectif est d’exporter l’électricité vers plusieurs pays africains, notamment l’Afrique du Sud, déjà intéressée par l’achat d’une partie de l’énergie produite.
Un passé semé d’embûches
Malgré l’optimisme actuel, ce projet a souvent été retardé par des obstacles bureaucratiques et des désaccords entre la RDC et ses partenaires successifs. Parmi ces derniers, on peut citer la Banque mondiale, la China Three Gorges Corporation, l’espagnol Actividades de Construccion y Servicios et l’australien Fortescue. Récemment, le gouvernement congolais a signé un accord préliminaire avec la société nigériane Natural Oilfield Services Ltd. pour la construction d’une centrale de 7 gigawatts sur le même site.
Perspectives et enjeux financiers
Les banques de développement impliquées n’ont pas encore établi de calendrier précis pour la réalisation du projet. Cependant, elles ont clairement indiqué qu’elles ne pouvaient pas supporter seules le coût de construction et cherchent activement à attirer des investissements privés.
Le succès de ce projet dépendra en grande partie de la capacité de la RDC à surmonter les défis bureaucratiques et à créer un environnement favorable aux investisseurs. Si ces obstacles peuvent être franchis, le barrage de Grand Inga pourrait non seulement transformer le paysage énergétique de la RDC, mais aussi jouer un rôle clé dans l’électrification du continent africain.
M.KOSI