Congo Airways, la compagnie aérienne nationale de la République Démocratique du Congo, fait face à une période de turbulences depuis la suspension de ses opérations en septembre 2023. La compagnie se heurte à des défis techniques et financiers considérables, nécessitant un financement de 33 millions de dollars pour remplacer les moteurs de ses Airbus A320 et acquérir un nouvel appareil.
Le gouvernement congolais a débloqué une subvention de 10 millions de dollars pour aider à relancer temporairement Congo Airways. Toutefois, cette somme est bien inférieure aux besoins réels de la compagnie, qui doit également composer avec des retards de paiement et la fin de contrats de leasing, notamment avec Kenya Airways. Ces difficultés financières mettent en lumière les obstacles opérationnels de Congo Airways, qui peine à maintenir ses deux Airbus A320 en service et envisage de vendre des appareils pour générer des liquidités.
Parallèlement, le gouvernement a annoncé la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale, Air-Congo, en partenariat avec Ethiopian Airlines. Ce projet suscite des interrogations quant à l’avenir de Congo Airways, bien que le gouvernement affirme que cette nouvelle initiative n’affectera pas la compagnie existante. La création d’Air-Congo pourrait aggraver la situation de Congo Airways, augmentant la concurrence et l’instabilité dans le secteur aérien congolais.
La suspension des vols de Congo Airways a des répercussions importantes sur les passagers, rendant les déplacements à l’intérieur de la RDC plus difficiles. Le transport aérien est essentiel dans ce pays où les infrastructures terrestres sont souvent inadéquates. Les employés de la compagnie, eux, se retrouvent dans une situation très précaire. Avec des retards de salaire et des appels à la grève, le personnel s’inquiète pour l’avenir de l’entreprise et leurs emplois. Des accusations de détournement de fonds et l’incarcération du directeur financier en octobre 2022 ajoutent à cette atmosphère tendue.
Pour reprendre ses opérations, Congo Airways envisage plusieurs mesures, dont l’acquisition de nouveaux avions et la vente d’appareils actuellement cloués au sol. Le soutien gouvernemental de 10 millions de dollars est une étape, mais il ne couvre qu’une partie des besoins estimés à 33 millions de dollars. Malgré l’engagement de la direction de la compagnie à reprendre les activités avec deux avions opérationnels, la situation financière reste fragile.
La survie de Congo Airways dépendra de sa capacité à mobiliser des ressources supplémentaires et à gérer les défis techniques et financiers actuels. L’initiative de créer une nouvelle compagnie nationale pourrait soit représenter une opportunité de renouveau pour le secteur aérien congolais, soit compliquer davantage la situation pour Congo Airways. Dans tous les cas, une solution durable est essentielle pour rétablir la confiance des passagers et stabiliser l’emploi des travailleurs de la compagnie.
LA RÉDACTION