Entre 2019 et 2023, la République Démocratique du Congo (RDC) a enregistré une augmentation notable de son effectif dans la fonction publique, passant de 1,1 million à 1,6 million d’employés, soit une hausse de près de 45%. Cette expansion rapide soulève des questions quant à la gestion de la masse salariale et l’efficacité administrative.
Selon le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, cette croissance des effectifs engendre une pression supplémentaire sur le budget de l’État, déjà contraint par une enveloppe salariale en augmentation constante. Le budget prévu pour les dépenses de personnel pour l’année 2024 s’élève à 8,740.5 milliards de Francs congolais, équivalant à plus de 3,1 milliards de dollars, mettant en lumière les défis financiers auxquels le gouvernement doit faire face.
Face à cette situation, le gouvernement de la RDC a annoncé l’adoption d’une nouvelle politique de recrutement d’ici décembre 2024. Cette politique vise non seulement à réguler l’entrée dans la fonction publique mais aussi à renforcer la formation et améliorer les conditions salariales des employés pour accroître l’efficacité administrative.
Nicolas Kazadi a souligné l’importance de ces réformes pour remédier aux problèmes persistants d’inefficacité et d’insatisfaction parmi les fonctionnaires. Il critique notamment le système actuel où des individus peuvent rester des décennies dans le même grade sans véritable évaluation de leur performance.
« Il est essentiel de mettre de l’ordre dans nos procédures de gestion des ressources humaines. Sans un changement radical de notre approche, l’administration publique continuera de souffrir de déficiences qui compromettent nos objectifs de développement », explique-t-il lors d’un point de presse récent.
Cette réforme est attendue avec impatience par les observateurs et les employés de l’État, qui espèrent voir des améliorations tangibles dans la gestion des ressources humaines et une allocation plus efficace des fonds publics.
L’effort pour réformer la fonction publique de la RDC sera sans doute un sujet à suivre de près, tant pour les implications économiques que pour l’impact potentiel sur le service public.
article rédigé par l’équipe éditoriale de Lepoint.cd