Au 25 février 2025, l’économie congolaise présente un cadre de stabilité relative malgré certaines pressions. Le taux de change officiel se maintient à environ 2 856 francs congolais pour un dollar, tandis que le marché parallèle affiche une légère avance à 2 871 francs, traduisant une marge inférieure à 1 %. Depuis la mi-2024, la parité du franc congolais se stabilise autour de 2 800 unités, reflétant une gestion prudente des liquidités en devises. Cette constance s’explique en partie par la forte demande en dollars liée aux importations et par l’intervention régulière de la Banque centrale, soutenue par des réserves avoisinant 6,15 milliards de dollars qui couvrent plus de trois mois d’importations.
La tendance inflationniste en RDC amorce un ralentissement, même si le niveau des prix demeure élevé. Ainsi, l’inflation hebdomadaire se situe à près de 0,19 %, et l’augmentation cumulative des prix en 2025 atteint environ 1,55 % fin février, avec un taux annuel se stabilisant autour de 10,6 %. En comparaison avec l’année précédente, où les variations dépassaient 20 %, cette baisse traduit l’effet des mesures monétaires adoptées. Toutefois, cette inflation de l’ordre de 10 % a pour conséquence une augmentation moyenne des prix des biens et services par rapport à l’année passée, impactant le pouvoir d’achat des ménages, surtout dans les secteurs alimentaires, du logement et des transports. Des prévisions indiquent qu’un taux de 7,8 % pourrait être atteint d’ici la fin de l’année si la tendance se poursuit.

Dans un contexte de maîtrise des variations de prix, la Banque centrale continue de maintenir un taux directeur fixé à 25 % depuis août 2023, visant à encadrer la liquidité et à rendre les placements en monnaie locale attractifs. Les rendements offerts sur les titres à court terme oscillent autour de 25 %, ce qui incite les banques et investisseurs à privilégier ces actifs. Parallèlement, le gouvernement adapte ses émissions de dette intérieure, avec par exemple un titre à six mois indexé sur le dollar ayant obtenu un rendement moyen de 10,58 % en mars 2024. Ce niveau élevé des taux, bien qu’il contribue à la stabilité des indicateurs macroéconomiques, rend l’accès au crédit particulièrement onéreux pour le secteur privé, limitant ainsi les financements destinés aux projets non liés aux ressources minières.
Sur le plan des perspectives, l’économie congolaise se trouve confrontée à des pressions extérieures, notamment une possible baisse des prix internationaux des minerais comme le cuivre et le cobalt, et à des incertitudes liées aux conditions géopolitiques. Par ailleurs, les dépenses publiques importantes, notamment pour la sécurité et les engagements sociaux, ainsi que les tensions persistantes dans certaines régions, pèsent sur l’équilibre budgétaire. En revanche, la croissance enregistrée dans le secteur minier, qui a atteint 8,4 % en 2023, laisse entrevoir des retombées positives sur le produit intérieur brut et sur les recettes d’exportation. Par ailleurs, des initiatives en agriculture, énergie et infrastructures, ainsi que l’intégration régionale par le biais d’accords commerciaux, offrent des perspectives de diversification de l’activité économique.
Au final, la conjoncture actuelle traduit une certaine stabilité des indicateurs essentiels, mais met également en lumière les difficultés liées à un crédit coûteux et à une dépendance marquée aux matières premières. L’avenir reposera sur la capacité des autorités à poursuivre les réformes nécessaires pour stimuler l’activité interne tout en préservant la maîtrise des déséquilibres.
— M. KOSI