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La Présidence de la RDC épuise 99 % de son budget en six mois

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Les institutions politiques de la République démocratique du Congo (RDC) ont mobilisé 451,3 millions de dollars du Trésor public au premier semestre 2024, selon une étude du Réseau panafricain de lutte contre la corruption (UNIS) publiée le 24 février 2025. La Présidence de la République concentre à elle seule 58 % de cette somme, avec 261,5 millions de dollars dépensés entre janvier et juin, soit 99 % de son enveloppe annuelle initiale

Le budget initial de la Présidence, fixé à 665,2 milliards de francs congolais (environ 264 millions de dollars), a été révisé à la hausse pour atteindre 850,3 milliards de FC (337 millions de dollars) via une loi budgétaire rectificative. Cette augmentation de 27,8 % contraste avec l’épuisement quasi total des crédits dès juin, ne laissant que 1 % des ressources pour le reste de l’année. À titre de comparaison, l’Assemblée nationale a utilisé 96,8 millions de dollars, et le Sénat 38,3 millions sur la même période.

La Primature présente un profil inverse : seulement 11 % de son budget semestriel, équivalant à 25 millions de dollars, ont été engagés. Cette faible consommation s’explique par la gestion des affaires courantes de l’État, marquée par une vacance partielle du gouvernement. Les vice-Primatures, bien que bénéficiant d’une hausse de 20 % de leurs frais de fonctionnement (passés à 2,5 milliards de FC), n’ont perçu aucun paiement durant ces six mois.

Le Secrétariat général du gouvernement affiche également un dépassement de ses prévisions, avec 29,7 millions de dollars dépensés contre 23,8 millions initialement planifiés. Ces données interviennent dans un climat économique fragilisé par une croissance estimée à 4,6 % en 2024 par la Banque mondiale, contre 6,1 % en 2023, et une inflation persistante autour de 9 %.

L’analyse de l’UNIS souligne que les dépenses de fonctionnement, incluant logistiques et salaires, représentent l’essentiel des montants engagés. Ce modèle budgétaire, critiqué pour son déséquilibre, interroge la soutenabilité des finances publiques dans un pays où 62 % de la population vit sous le seuil de pauvreté selon les données de 2023.

M. KOSI

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