La mise en service de la fonderie du complexe minier de Kamoa-Kakula, prévue pour mai 2025, entraînera une augmentation progressive de la demande énergétique, qui devrait atteindre environ 240 mégawatts (MW) lorsque les trois phases du projet et la fonderie fonctionneront à pleine capacité en 2026. Cette hausse représente une augmentation de 100 à 110 MW par rapport à la consommation moyenne enregistrée en mars 2025, estimée entre 130 et 140 MW.
Pour répondre à cette demande croissante, Ivanhoe Mines, l’opérateur canadien du site, a mis en place plusieurs initiatives visant à assurer une alimentation électrique suffisante et durable. En mars 2025, le complexe bénéficiait de 100 MW provenant de sources hydroélectriques, dont 50 MW importés de la Zambie et du Mozambique, le reste étant couvert par des générateurs diesel sur place d’une capacité totale de 160 MW. Un accord récent a permis d’augmenter les importations hydroélectriques à 70 MW, avec une nouvelle augmentation à 100 MW prévue dans les prochains jours, portant ainsi l’énergie propre disponible à 150 MW.
La mise en service de la turbine 5 d’Inga II, prévue pour le troisième trimestre 2025, ajoutera 50 MW supplémentaires d’hydroélectricité au complexe. Cette turbine, d’une capacité totale de 178 MW, a été modernisée par Ivanhoe Mines Energy, une filiale du groupe. Bien que cette puissance soit inférieure aux 70 MW initialement annoncés, elle permettra d’atteindre un approvisionnement en hydroélectricité de 200 MW, à condition que les importations soient maintenues à 100 MW.
Parallèlement, un projet solaire visant à fournir une alimentation constante de 30 MW devrait être lancé en août 2025. Kamoa Copper, propriétaire du complexe, a signé début avril un accord d’achat d’électricité avec CrossBoundary Energy pour installer à Kolwezi une centrale solaire photovoltaïque de 222 MWc, couplée à un système de stockage par batteries, capable de fournir une puissance constante de 30 MW.
Ces mesures renforcent la confiance de la direction du site pour finaliser la mise en service et initier le démarrage du four de fusion. Cette fonderie, dotée d’une capacité annuelle de 500 000 tonnes, devrait produire ses premières anodes de cuivre à 99,7 % de pureté dès juillet 2025 et atteindre environ 80 % de sa capacité d’ici la fin de l’année. La consommation électrique du four devrait augmenter progressivement de 45 MW au démarrage à 70 MW en régime nominal.
Ivanhoe Mines prévoit également de dépasser une production annuelle de cuivre de 600 000 tonnes en 2026, une fois le projet 95 achevé. Ce projet vise à optimiser la récupération du concentré de cuivre jusqu’à 95 %, pour les mêmes volumes de minerai extraits et à coûts opérationnels constants. Prévu pour être mis en œuvre au cours du premier trimestre 2026, il pourrait ajouter 30 000 à 40 000 tonnes de concentré à la production annuelle. Après avoir atteint 437 061 tonnes en 2024, la production est projetée en 2025 dans une fourchette comprise entre 520 000 et 580 000 tonnes.
— M. MATUVOVANGA






