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Kinshasa : Les réseaux de drainage saturés par les déchets aggravent les risques d’inondation

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Les caniveaux et réseaux de drainage de Kinshasa suffoquent sous un amas de déchets solides déversés sans contrôle. Ce constat alarmant émane de M. Tshimbalanga, directeur provincial de l’Office de Voirie et Drainage (OVD), qui a alerté samedi lors d’un déjeuner-débat à Kinshasa. Ces infrastructures, initialement conçues pour évacuer les eaux pluviales, sont désormais saturées par des ordures en grande quantité, compromettant gravement leur fonction première.

Chaque saison des pluies amplifie ce phénomène. Les pluies diluviennes entraînent régulièrement des inondations dans plusieurs quartiers, où l’eau ne s’écoule plus faute de passage dégagé. Ces débordements répétés causent des dégâts matériels importants et mettent en danger les populations vulnérables. Selon les dernières données de la Banque mondiale, Kinshasa perd environ 2 % de son PIB annuel à cause des dégâts liés aux inondations, un coût économique qui ne cesse de croître.

Mais les déchets ne sont pas l’unique facteur. L’expansion immobilière, mal maîtrisée, accentue la pression sur ces réseaux. Les constructions récentes empiètent souvent sur les servitudes réservées aux infrastructures hydrauliques. Certains bâtiments se dressent directement sur les caniveaux, les bouchant ou les détruisant complètement. La conséquence est immédiate : les eaux stagnent, s’accumulent, puis débordent, provoquant des inondations fréquentes et parfois dramatiques.

Cette situation reflète un problème plus profond lié à la planification urbaine. Kinshasa, qui compte aujourd’hui près de 15 millions d’habitants, connaît un boom démographique accéléré, mais les aménagements ne suivent pas. Le manque de coordination entre les services d’urbanisme, les acteurs du bâtiment, les autorités locales et les services d’assainissement fragilise la résilience de la ville face aux aléas climatiques.

M. Tshimbalanga insiste sur la nécessité d’un dialogue renforcé entre ces différents acteurs. Il propose une réhabilitation urgente des infrastructures de drainage, leur adaptation aux nouvelles réalités urbaines et la mise en place de normes de construction rigoureuses pour éviter toute nouvelle intrusion sur les réseaux. Sans ces mesures, la capitale risque de voir ses efforts de modernisation contrecarrés par des problèmes structurels persistants.

Ces appels à l’action rappellent combien une gestion intégrée et rigoureuse des espaces urbains est indispensable. La modernisation des villes africaines passe aussi par la protection de leurs infrastructures fondamentales. Kinshasa n’échappe pas à cette règle, alors que le climat devient plus imprévisible et que la pression démographique ne cesse de croître.

— M. KOSI

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