À Kolwezi, les 29–30 septembre, la 3ᵉ édition du DRC – Africa Battery Metals Forum a réuni institutions, entreprises et partenaires autour d’un objectif clair : capter davantage de valeur en RDC grâce à la transformation locale et à une main-d’œuvre qualifiée. Les projets Formation Emploi (financés par la Belgique) et la composante Mines et Agroalimentaire du programme Unis pour l’Éducation et l’Emploi (UEE, financée par l’Union européenne), mis en œuvre par Enabel et l’ONUDI, y ont défendu cette trajectoire.
Compétences, infrastructures et valeur locale
Le forum a rappelé l’ambition portée par son thème — « Tirer parti de l’intérêt étranger pour les minéraux critiques afin de stimuler l’économie du pays ». Dans cette perspective, le Centre africain d’Excellence pour les Batteries (CAEB) s’affirme comme un outil de référence pour structurer la recherche appliquée, l’innovation et la certification autour des matériaux de batteries. L’enjeu immédiat : aligner les cursus et les qualifications sur les besoins concrets des chaînes de production, du minerai à la chimie, puis à l’assemblage.

Une table ronde consacrée à la formation a réuni des universitaires, des représentants de l’INPP Lualaba et des experts du projet. Les échanges ont mis l’accent sur la qualité des profils techniques et sur la mise à niveau des compétences comme facteur direct de productivité, avec à la clé des gains sur les coûts, les rendements et la sécurité industrielle. L’idée directrice est simple : sans techniciens bien formés, la transformation locale reste théorique.
Autre temps fort, une conférence pilotée par l’équipe UEE a porté sur l’investissement dans les infrastructures. Les participants — dirigeants publics et spécialistes du secteur, dont des représentants de la Cominière, de l’ITIE RDC et d’AFREWATCH — ont pointé les goulets d’étranglement qui freinent la montée en capacité : disponibilité électrique, fiabilité logistique, connectivité des sites. Le message est convergent : sans énergie stable, routes et services connexes, la filière ne peut absorber des volumes croissants ni garantir des délais compétitifs.
En réunissant formation, recherche et infrastructures, l’approche présentée à Kolwezi trace une voie opérationnelle : bâtir un socle de compétences locales, sécuriser les intrants essentiels (énergie, transport, services), puis ancrer la valeur par des unités de transformation. À terme, cette combinaison soutient l’emploi des jeunes, élargit la base fiscale et réduit la dépendance aux exportations de produits bruts.
— M. KOSI






