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Le cobalt congolais sous pression : Kinshasa répond aux États-unis

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La République Démocratique du Congo n’a pas tardé à réagir après l’inclusion du cobalt congolais sur la liste des produits potentiellement issus du travail forcé, établie par le département du travail des États-Unis. Ce classement, jugé injustifié par Kinshasa, a suscité une vive réaction de la part du gouvernement congolais.

Dans une déclaration publiée le 1er octobre, les autorités congolaises ont dénoncé une décision qui, selon elles, « ne tient aucunement compte des progrès considérables réalisés dans la régulation de l’exploitation minière, qu’elle soit artisanale ou industrielle. » Le gouvernement souligne notamment que le secteur minier est soumis à des contrôles stricts imposés par des organismes internationaux indépendants, en collaboration avec des multinationales européennes et américaines. « Cette approche tend à ignorer les efforts congolais en matière de droits humains, de conditions de travail et de sécurité, largement reconnus à l’échelle internationale, » peut-on lire dans le communiqué.

Les autorités congolaises insistent sur le fait que les entreprises opérant dans le secteur minier en RDC respectent scrupuleusement les législations nationales et internationales en vigueur, ainsi que les principes de transparence et de bonne gouvernance. Elles estiment que la décision américaine risque d’entacher la réputation du pays et de décourager les investisseurs internationaux.

Le département du travail américain, quant à lui, fonde sa décision sur une étude financée par le Bureau des affaires internationales du travail (ILAB), laquelle souligne des cas de travail forcé et des conditions de travail dangereuses dans certaines exploitations minières. Toutefois, l’inclusion du cobalt congolais dans cette liste n’entraîne pas de restrictions immédiates à l’importation, mais augmente la probabilité de contrôles plus rigoureux de la part des autorités américaines, notamment concernant le respect des normes liées au travail forcé.

Pour la RDC, cette décision intervient à un moment où le pays cherche à valoriser son potentiel minier de manière durable. Le cobalt représente environ 70% de la production mondiale, faisant de la RDC un acteur incontournable dans le secteur des métaux critiques pour les nouvelles technologies. Un tel classement pourrait affecter les perspectives économiques à long terme du pays, notamment dans un contexte où la demande en cobalt, essentiel pour les batteries de véhicules électriques, ne cesse de croître.

Les experts prévoient que la demande mondiale de cobalt augmentera de plus de 15 % d’ici 2030, en raison de la transition énergétique et de l’expansion des technologies vertes. Cette dynamique économique joue un rôle crucial dans la stratégie de développement du Congo, qui cherche à maximiser ses revenus tout en s’assurant de respecter les standards internationaux.

Avec cette polémique, Kinshasa entend bien défendre sa position sur le marché mondial et rassurer ses partenaires internationaux quant à l’intégrité de sa chaîne d’approvisionnement.

Peter MOYI

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