Par Mitterrand Masamuna, Journaliste Économique
KIKWIT, RD Congo – Une observation minutieuse des marchés locaux de Kikwit, dans la province du Kwilu, au Sud-Ouest de la République Démocratique du Congo, révèle une tendance alarmante : une augmentation substantielle des prix des biens manufacturés et agricoles. Cette inflation des prix, touchant des produits essentiels tels que le riz, l’huile végétale, le lait en poudre, le manioc, le maïs et l’huile de palme, a été constatée au cours des derniers mois, selon des sources locales.
Le sac de 50 kg de riz importé, communément appelé « Makoma« , autrefois évalué à 95 000 FC au mois d’août, s’échange actuellement à 145 400 FC. De même, le riz en provenance du Ghana, qui se vendait à 90 000 FC, atteint désormais la valeur de 110 800 FC. Les fluctuations des prix ne s’arrêtent pas là, car un bidon de 5 litres d’huile végétale, qui se négociait à 20 000 FC, s’établit désormais à 25 400 FC, témoignant ainsi d’une hausse généralisée des coûts des biens de consommation.
Un commerçant local a expliqué cette tendance alarmante en ces termes : « Cette augmentation des prix découle directement de l’instabilité du taux de change entre la monnaie nationale et les devises étrangères, poussant ainsi à la réévaluation à la hausse des tarifs douaniers. »
Parallèlement, le secteur agricole subit également des fluctuations de prix significatives. Un sac de manioc, naguère vendu à 80 000 FC, s’élève aujourd’hui à 120 000 FC. De même, un sac de 100 kg de maïs, précédemment acquis à 110 000 FC, atteint désormais la somme de 180 000 FC. De plus, un bidon de 5 litres d’huile de palme, qui se négociait à 7 000 FC, s’échange à présent à 10 500 FC. Cette montée en flèche des coûts découle principalement de la loi fondamentale de l’offre et de la demande, accentuée par la rareté de ces produits sur le marché local, notamment en raison de la détérioration des infrastructures routières desservant les zones agricoles.
Il convient de noter que cette période est marquée par le renouvellement des cultures et l’arrivée des pluies abondantes, ce qui complique le processus de séchage du manioc, contribuant ainsi à la pression sur l’offre.
Ces augmentations substantielles des prix des biens manufacturés et agricoles à Kikwit suscitent des préoccupations majeures au sein de la population locale. Les autorités sont confrontées au défi de stabiliser ces coûts, qui ont un impact significatif sur le pouvoir d’achat des habitants de la région. Les analystes économiques estiment que la résolution de cette question nécessitera des mesures gouvernementales et des efforts pour améliorer les infrastructures logistiques et agricoles locales, permettant ainsi d’atténuer les fluctuations des prix sur les marchés.