Par Mitterrand Mass, Journaliste Économique
Le Nigeria, acteur majeur dans le secteur minier, annonce une initiative audacieuse dans sa lutte contre les exploitations minières frauduleuses. Le Ministre du Développement des Minéraux Solides, Dele Alake, dévoile un projet ambitieux de mise en place d’une « police des mines, » une unité spécialisée destinée à enrayer le fléau de la contrebande minière.
Selon Alake, cette nouvelle unité sera directement rattachée au Ministère des Minéraux Solides, démontrant ainsi l’engagement du gouvernement à contrôler rigoureusement ce secteur stratégique. « La ‘police des mines’ opérera en étroite collaboration avec notre ministère, assurant ainsi une coordination optimale dans nos efforts contre les activités minières illégales, » précise-t-il.
Lors d’une entrevue avec NTA Week-end File, le ministre expose les plans élaborés en partenariat avec diverses agences de sécurité, ainsi qu’avec le Conseiller à la Sécurité Nationale, pour donner corps à cette unité spécialisée. Le soutien du Président du Nigeria, Bola Tinubu, est souligné comme un facteur clé dans la concrétisation de cette stratégie.
Les motivations derrière cette initiative sont étayées par des rapports de renseignement révélant que des mineurs illégaux alimentent la recrudescence du banditisme dans plusieurs régions du pays. Le Ministre Alake met en garde, déclarant : « Nous devons agir rapidement pour endiguer ce phénomène qui menace la stabilité et la sécurité nationale. »
Dans le cadre de cette offensive, le gouvernement offre un délai de grâce de 60 jours aux mineurs artisanaux illégaux pour qu’ils se régularisent. Alake insiste sur la nécessité pour ces acteurs de devenir « bancables, » soulignant l’importance de contribuer financièrement à l’État via le paiement de redevances et d’impôts.
Cette annonce intervient après une saisie en juillet dernier de ressortissants chinois impliqués dans des activités d’exploitation minière illégale. Ces individus, employés par la société chinoise W. Mining Global Service Limited, opéraient sans permis de travail dans diverses zones de l’État de Kwara.
En 2022, un autre scandale éclatait, mettant en lumière des cas d’exploitations frauduleuses impliquant des expatriés. Les accusés, bénéficiant d’accès aux minerais grâce à des contrats douteux, étaient impliqués dans des trafics au nom d’une société privée.
Cette initiative du Nigeria témoigne de sa détermination à assainir son secteur minier, pilier essentiel de son économie. Avec la création de la « police des mines, » le gouvernement affirme sa volonté de renforcer la légalité et la transparence dans ce domaine crucial, contribuant ainsi à la stabilité économique du pays.
Par Mitterrand Mass, Journaliste Économique