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Le classement économique des Banques Africaines : qui domine le marché ?

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L’univers bancaire africain se révèle sous un nouvel éclairage avec le classement des 30 principales institutions financières du continent. Cette année, notre analyse se concentre sur deux critères fondamentaux : le total bilan et la capitalisation boursière, deux mesures cruciales pour évaluer la santé économique des banques africaines. Les traditionnels indicateurs de performance tels que le résultat net et la distribution de dividendes, ainsi que les ratios de fonds propres et d’exploitation, sont relégués au second plan.

Dans un monde où les disruptions technologiques révolutionnent le secteur bancaire, les anciennes références comme le nombre d’agences physiques perdent de leur pertinence. La dématérialisation, l’agilité et la capacité à fournir des services financiers à distance deviennent les caractéristiques clés des banques modernes.

Il est important de noter que neuf des 30 premières banques africaines ne sont pas encore cotées en bourse, en raison des choix économiques et stratégiques de leurs pays d’origine. Les banques algériennes, éthiopiennes et angolaises sont toujours attendues sur les marchés boursiers.

Le classement est largement dominé par les banques sud-africaines, nigérianes et marocaines. L’Afrique du Sud se distingue avec quatre banques dans le top 30, tandis que le Maroc et le Nigeria en comptent trois et cinq respectivement. En termes de total bilan, les quatre banques sud-africaines agrégées atteignent 458 milliards de dollars, contre 132,7 milliards de dollars pour les trois banques marocaines et 99,9 milliards de dollars pour les cinq banques nigérianes.

Le top 5 bancaire du géant ouest-africain, le Nigeria, affiche un total bilan inférieur à celui de la National Bank of Egypt, qui se classe deuxième avec 125 milliards de dollars d’actifs. Globalement, ce classement reflète les performances économiques des pays les mieux classés en Afrique.

En Afrique francophone, on observe le développement des enseignes locales telles que BGFI Group, Oragroup, Coris Bank International, Afriland First Bank Group et NSIA Banque. Ces institutions sont poussées à accélérer leur expansion en raison du désengagement progressif des banques françaises et des annonces de banques algériennes souhaitant s’étendre au-delà du Sahara. La BSIC, malgré la crise libyenne, fait son retour en force.

Dans l’ensemble, les banques commerciales doivent rester vigilantes. Les fintech et les néobanques gagnent du terrain rapidement, perturbant le secteur bancaire traditionnel. La question cruciale est de savoir si les banques suivront cette tendance ou seront submergées par elle.

La Taille et l’Opinion : Les Deux Piliers de la Banque Moderne

Le classement des 30 banques ayant le plus grand impact régional met en avant deux indicateurs majeurs : le total bilan et la capitalisation boursière, des grandeurs distinctes mais complémentaires. Alors que le total bilan mesure l’ampleur des activités bancaires, la capitalisation boursière représente l’opinion du marché financier. Elle peut varier en fonction des promesses de dividendes ou des craintes de sous-performance.

Contrairement aux éditions précédentes de ce classement, qui privilégiaient la rentabilité et le nombre d’agences physiques, l’édition 2022 offre une confrontation inédite entre la quantité exprimée par le bilan et la qualité reflétée par le cours de l’action.

Par exemple, bien que Standard Bank domine le classement en termes de total bilan, elle reste sous la surveillance constante des investisseurs à la Johannesburg Stock Exchange (JSE). En revanche, la National Bank of Egypt, bien que se classant deuxième, évolue en dehors du marché boursier, loin des normes de transparence modernes.

La banque égyptienne devance ainsi First Rand, Absa et Nedbank, des géants sud-africains en expansion en Afrique australe mais moins actifs sur le reste du continent. L’ouverture des secteurs bancaires de l’Algérie, de l’Angola et de l’Éthiopie est attendue, et cela pourrait rebattre les cartes dans le futur.

Le Kenya joue un rôle clé dans ce classement, servant de juge de paix entre le leader sud-africain et les prétendants marocains et nigérians. En Afrique centrale, la BGFI Bank et Afriland First Bank poursuivent leur développement, mais selon les experts consultés, elles doivent accélérer le rythme. En Afrique de l’Ouest, Coris Bank International se distingue par un bilan solide et une gestion maîtrisée des risques.

La zone UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) se prépare à d’importants bouleversements, avec le départ de certaines banques nationales et la volonté de la Côte d’Ivoire de créer un grand pôle bancaire.

En conclusion, ce classement coïncide avec une réflexion profonde sur l’avenir de la banque en Afrique. Les banques doivent migrer vers des plateformes interactives, offrant une gamme de services accessibles depuis le confort du domicile. Pour survivre et prospérer, elles doivent se transformer mentalement autant que numériquement. Alors que le taux de bancarisation demeure faible en Afrique, la révolution est en marche, portée par le mobile banking, les télécommunications et les fintechs. Les banques qui ne s’adaptent pas risquent de perdre pied face à la génération Z et de disparaître.

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