Rotterdam – Les primes sur l’aluminium en Europe affichent une tendance à la baisse, un phénomène qui s’explique principalement par la faiblesse de la demande dans des secteurs industriels clés. Les incertitudes politiques et économiques ajoutent une couche de complexité à un marché déjà fragilisé.
Ces dernières semaines, les primes pour les lingots d’aluminium P1020, disponibles dans les entrepôts de Rotterdam, ont chuté à 340-370 dollars la tonne, contre 350-375 dollars précédemment. Cette baisse reflète un sentiment général de prudence parmi les acteurs du marché, qui hésitent à s’engager davantage en raison d’un contexte peu favorable.
L’automobile et la construction, deux secteurs traditionnellement gourmands en aluminium, peinent à relancer leur activité. Les ventes de véhicules stagnent, tandis que les projets immobiliers restent limités, ce qui pèse directement sur la demande. Sans une reprise tangible dans ces domaines, il est peu probable que les primes retrouvent un niveau plus élevé dans un avenir proche.
Par ailleurs, les spéculations autour des décisions politiques, notamment celles liées au président américain Donald Trump, créent un climat d’attentisme. Les acteurs du marché redoutent des mesures commerciales qui pourraient perturber les échanges internationaux, ajoutant ainsi une pression supplémentaire sur les prix.
Malgré ces défis, certains experts estiment que le marché pourrait se stabiliser si les conditions économiques s’améliorent. Une reprise de la demande industrielle, couplée à une réduction des tensions géopolitiques, pourrait redonner un peu de vigueur à ce secteur.
En attendant, les stocks d’aluminium dans les entrepôts de Rotterdam restent élevés, ce qui maintient les primes à un niveau bas. Les transactions sur le marché physique sont rares, les acheteurs et les vendeurs préférant adopter une position d’attente.
En somme, le marché européen de l’aluminium traverse une période délicate, marquée par une demande faible et des incertitudes politiques. Les primes pourraient continuer à fluctuer dans les semaines à venir, en fonction de l’évolution de ces différents facteurs.
— M. KOSI