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Le Maroc sous l’emprise des catastrophes naturelles et des défis économiques

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Le Royaume chérifien, après avoir enduré les retombées du Covid-19, une sécheresse implacable, et les conséquences déstabilisantes de l’invasion de grande ampleur en Ukraine, se retrouve à nouveau secoué par un séisme aux conséquences économiques significatives. Comme c’est souvent le cas en période de catastrophes naturelles, ce sont les secteurs les plus vulnérables de la société qui en pâtissent le plus, en particulier les femmes et les enfants.

La pandémie de Covid-19 avait précipité le Maroc vers les niveaux de pauvreté qu’il avait connus en 2014. Depuis lors, le secteur du tourisme a connu une timide reprise, contribuant à hauteur de 7 % au PIB du pays. En revanche, le secteur agricole, qui représente 18 % de la richesse nationale, est constamment menacé par la crise climatique, en particulier les épisodes de sécheresse. L’année 2022 a été marquée par l’une des sécheresses les plus dévastatrices des trente dernières années, et les perspectives ne semblent guère s’améliorer, évoquant même une sécheresse chronique avec des pressions croissantes sur les ressources en eau.

L’invasion de grande ampleur de l’Ukraine par la Russie a exacerbé les défis économiques du Maroc, notamment en pesant sur son économie à travers la crise énergétique et l’inflation, qui a grimpé de 1,4 % en 2021 à un préoccupant 6,7 % en 2022. Pour la population, il devient de plus en plus ardu de joindre les deux bouts, aggravant ainsi les disparités entre les classes sociales.

Il est impératif de noter que les populations économiquement vulnérables sont également les plus susceptibles de subir les impacts dévastateurs des catastrophes naturelles. Au cours des quatre dernières décennies, la majorité des 3,3 millions de décès dus à de telles catastrophes ont été recensés dans des pays en développement. Par exemple, le séisme de 2010 en Haïti a fait 140 000 victimes, tandis qu’un séisme d’une magnitude similaire au Chili la même année en a coûté la vie à seulement 500.

Les répercussions de ces catastrophes se font sentir à court et moyen terme, mais elles peuvent également s’étendre sur plusieurs générations. Les enfants issus des ménages les plus démunis sont souvent contraints d’abandonner l’éducation pour contribuer financièrement à leur famille. Cette réalité est encore plus préoccupante pour les filles, qui sont souvent mariées précocement pour alléger la charge alimentaire de leur foyer.

Le Maroc se trouve aujourd’hui à la croisée des défis économiques et environnementaux, où la résilience de la nation face à ces crises déterminera son avenir sur la scène mondiale. Les décideurs politiques et économiques devront œuvrer de concert pour élaborer des stratégies novatrices visant à renforcer la stabilité économique et à protéger les populations les plus vulnérables face à ces défis inévitables.

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