La République démocratique du Congo (RDC) s’engage sur une nouvelle voie prometteuse pour son secteur agricole. Le 7 septembre 2024, dans la ville chinoise de Changsha, un partenariat stratégique a été scellé entre des acteurs économiques des deux pays, ouvrant des perspectives inédites pour les exportations congolaises.
Sous la direction d’une délégation menée par le ministre d’État à l’Agriculture, Ir Grégoire Mutshail, et le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, un accord a été signé avec une entreprise chinoise pour des livraisons massives de produits agricoles congolais. Parmi les volumes prévus, un million de tonnes de soja, 20 000 tonnes de sésame, 10 000 tonnes de piment, 5 000 tonnes de café et 3 000 tonnes de cacao trouveront leur chemin vers le marché chinois, répondant à une demande croissante en produits de qualité.
Cet engagement dépasse le simple cadre d’une transaction commerciale. Il reflète une ambition nationale de transformer l’agriculture congolaise en un levier de développement économique. Ce secteur, longtemps marginalisé face à l’omniprésence de l’industrie minière, commence à regagner l’attention des décideurs grâce à des opportunités comme celle-ci.
Pour Julien Paluku, cet accord incarne une volonté claire de reconnecter les Congolais à leur terre et à ses richesses inexploitées. En attirant les investissements étrangers et en dynamisant les exportations, il estime que le pays peut non seulement redonner vie aux zones rurales, mais aussi renforcer l’économie locale. Les produits agricoles exportés ne sont pas seulement des denrées : ils représentent le fruit du travail des agriculteurs, souvent issus de communautés isolées, dont les efforts pourraient être récompensés par une rémunération plus juste grâce à cette ouverture sur le marché asiatique.
Toutefois, cet engagement nécessite des réformes en profondeur. La RDC doit relever plusieurs défis : améliorer ses infrastructures de transport pour garantir des délais d’expédition fiables, moderniser les techniques agricoles et assurer la qualité des produits pour répondre aux normes internationales. Ces défis, bien que complexes, constituent également une opportunité pour attirer de nouveaux partenariats et pour inscrire l’agriculture congolaise dans une dynamique de compétitivité à long terme.
En s’associant à la Chine, l’un des plus grands marchés mondiaux, la RDC affirme son potentiel en tant que fournisseur de produits agricoles. Ce partenariat est aussi une démonstration de la capacité du pays à diversifier ses revenus et à réduire sa dépendance aux matières premières minières. Alors que les premières exportations se préparent, c’est un message fort qui est envoyé à l’ensemble de la communauté internationale : le Congo veut jouer un rôle central dans l’économie agricole mondiale.
L’avenir de l’agriculture congolaise repose sur des bases renouvelées. En misant sur la collaboration et l’innovation, le pays pourrait s’imposer comme un modèle de résilience économique en Afrique.
— M. KOSI