Les premiers jours de l’année 2025 en République démocratique du Congo (RDC) témoignent d’une amélioration visible dans la mobilisation des ressources publiques. D’après une note récente de la Banque centrale du Congo (BCC), les recettes cumulées au 8 janvier s’élèvent à 292 milliards de CDF, soit environ 103 millions USD. Ce résultat met en lumière la capacité des régies financières nationales à contribuer de manière importante aux ressources de l’État dès les premiers jours de l’exercice budgétaire.
L’efficacité des différents organes de collecte est au cœur de ces performances. La Direction générale des impôts (DGI) a, par exemple, assuré l’encaissement de 36,4 milliards de CDF grâce aux impôts directs et indirects. De son côté, la Direction générale des douanes et accises (DGDA) a généré 50,4 milliards de CDF, confirmant ainsi le rôle central du commerce extérieur dans les recettes nationales. Par ailleurs, la Direction générale des recettes administratives, domaniales, judiciaires et de participations (DGRAD) a engrangé 83 milliards de CDF, traduisant une diversification des sources de revenus de l’État.
La gestion des dépenses publiques révèle également une situation intéressante. Au cours de cette période, 248,9 milliards de CDF ont été engagés, majoritairement destinés aux dépenses courantes qui s’élèvent à 184,2 milliards de CDF, tandis que les investissements se chiffrent à 27,9 milliards de CDF. Ce tableau illustre les priorités budgétaires du gouvernement, entre le fonctionnement quotidien de l’administration publique et les projets d’infrastructure à moyen terme.
L’année précédente a été marquée par un dépassement important des prévisions de dépenses. Avec un budget initial fixé à 2.239,7 milliards de CDF, les dépenses finales ont atteint 3.050,6 milliards de CDF, soit une augmentation de 36,2 %. Ces chiffres traduisent une gestion budgétaire active, mais soulèvent des interrogations sur la maîtrise des dépenses.
Alors que l’année 2025 commence sur une note encourageante, ces performances financières représentent à la fois un défi et une opportunité. Le gouvernement devra concilier mobilisation accrue des recettes et gestion rigoureuse des dépenses pour maintenir un équilibre budgétaire favorable. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si cet élan peut être maintenu, dans un contexte économique national et international qui reste incertain.
— Peter MOYI