Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le Réseau Gouvernance économique et démocratie (REGED) a émis des recommandations cruciales après son analyse de la Loi des finances 2024. L’une des suggestions majeures porte sur la nécessité de réduire les écarts de rémunération parmi les agents publics de l’État, qu’ils soient politiques ou administratifs.
Selon le directeur exécutif du REGED, Abraham Djamba, cette proposition s’inscrit dans une logique de discipline budgétaire. Il souligne que les ministères ayant les Budgets et les Finances dans leurs attributions devraient être tenus responsables du respect de la chaîne des recettes et dépenses. Djamba recommande également de limiter les dépenses en procédures d’urgence ou exceptionnelle à moins de 5% des engagements. Cela vise à prévenir les surexécutions en faveur de certaines institutions d’un côté, et les sous-exécutions au détriment des ministères des secteurs sociaux et des organes de contrôle de l’autre.
Cette analyse budgétaire s’est déroulée du 05 octobre au 28 décembre 2023 à Kinshasa, supervisée par le REGED et la Co-coordination de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP). Elle a impliqué des organisations de la société civile, des syndicats et des corporations, couvrant divers domaines d’intervention. Ces activités ont bénéficié du soutien financier du Projet «ENCORE», axé sur l’amélioration du recouvrement des recettes et de la gestion des dépenses en RDC, financé par la Banque mondiale.
Abraham Djamba explique que cette analyse budgétaire permet au citoyen congolais de s’affirmer dans ses droits d’accès à l’information budgétaire. Elle favorise également sa participation, par ses avis, à toutes les étapes du processus budgétaire. L’objectif global de cette démarche de la société civile est de promouvoir la bonne gouvernance financière en améliorant la transparence et la participation citoyenne au débat sur l’examen du projet de loi des finances.
Le Gouvernement Applaudi pour l’Augmentation Budgétaire dans l’Agriculture et la Santé
Par ailleurs, la société civile tient à féliciter le gouvernement pour sa réponse positive à son plaidoyer. Elle souligne particulièrement l’augmentation notable des budgets alloués à l’agriculture (12%) et à la santé (14%). Cependant, elle exprime son regret concernant la régression du budget de l’éducation, initialement à 21%, qui passe à 18% dans le projet de Loi de Finances 2024.
Face à cette situation, la société civile préconise que le gouvernement initie un Projet de loi rectificatif de finances. L’objectif est d’adopter ce projet dès la session parlementaire de mars 2024 afin d’équilibrer et de rationaliser davantage la Loi de finances 2024. Une démarche essentielle pour garantir une allocation équitable des ressources et répondre aux besoins prioritaires de la population.
La Rédaction