Les entreprises occidentales manifestent une réticence croissante à investir dans les métaux essentiels et les projets de transition énergétique. Cette hésitation découle principalement des incertitudes entourant la demande future de véhicules électriques et l’engagement des gouvernements envers l’objectif de neutralité carbone. C’est ce qu’ont révélé les participants au World Materials Forum, qui s’est tenu à Paris le 11 juillet.
Les prévisions à long terme indiquent un besoin substantiel en métaux comme le lithium, le cobalt et le cuivre, indispensables pour remplacer les énergies fossiles. Toutefois, des interrogations persistent quant aux évolutions à court terme, ont souligné les experts présents.
Une demande en métaux sous pression
L’Union européenne et douze États américains envisagent d’interdire les véhicules à combustion interne d’ici 2035. Cette perspective nourrit l’optimisme à long terme pour les métaux critiques. Cependant, les acteurs du marché notent que les objectifs politiques et les réalités économiques peuvent diverger, générant ainsi des incertitudes.
Les fluctuations des prix des métaux, exacerbées par les tensions géopolitiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement, ajoutent une couche supplémentaire de complexité. En 2023, le prix du lithium a connu une volatilité sans précédent, oscillant entre 12 000 et 70 000 dollars la tonne, selon les données du marché.
Une vision à long terme positive mais prudente
Malgré ces incertitudes, les perspectives à long terme restent positives. La transition énergétique mondiale, soutenue par des politiques ambitieuses de réduction des émissions de CO2, devrait maintenir une demande élevée pour ces métaux. Toutefois, les investisseurs demandent plus de clarté et de stabilité des politiques pour s’engager pleinement.
L’industrie minière, quant à elle, doit faire face à des défis environnementaux et sociaux croissants. L’exploitation du cobalt, par exemple, suscite des préoccupations éthiques majeures, notamment en République démocratique du Congo, qui fournit plus de 60 % de la production mondiale.
Vers une nouvelle dynamique d’investissement
Les gouvernements et les entreprises doivent collaborer pour créer un environnement d’investissement plus prévisible. Des incitations fiscales, des garanties de prix, et des partenariats public-privé peuvent jouer un rôle clé dans l’atténuation des risques.
En somme, alors que le monde se tourne vers un avenir plus vert, la route vers la transition énergétique est parsemée de défis. Les investisseurs occidentaux, bien que conscients des opportunités, restent prudents face aux nombreuses incertitudes.
M.KOSI