La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a récemment scellé une entente financière de premier plan, d’une durée de 7 ans, avec Alphaden Energy & Oilfield Limited, une entreprise pétrolière de renom au Nigeria. Cette initiative audacieuse vise à ériger une installation de traitement de gaz de pointe dans le pays ouest-africain. L’accord, dont la valeur s’élève à une somme considérable de 60 millions de dollars, marque une étape cruciale dans le développement de l’industrie énergétique de la région.
Lors de la prestigieuse Semaine africaine de l’énergie 2023, tenue à Cape Town, Afrique du Sud, cette collaboration de premier ordre a été officialisée. NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie, organisatrice de l’événement, a souligné l’importance de l’essor du secteur gazier en déclarant : « Nous sommes tous convaincus que le gaz jouera un rôle prépondérant dans la façon dont nous renforcerons la sécurité énergétique de l’Afrique.«
L’emplacement stratégique retenu pour la construction de cette installation est la station d’écoulement Obama, située dans l’État de Bayelsa. L’usine sera conçue pour traiter pas moins de 20 millions de pieds cubes de gaz par jour, démontrant ainsi l’ampleur de l’investissement en jeu. De plus, cette installation de pointe sera en mesure de produire une impressionnante quantité quotidienne de 405 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié, ainsi que 294 barils de condensats bruts.
Paschal Anyanwu, PDG d’Alphaden Energy & Oilfield Limited, a exprimé sa satisfaction face à cette initiative d’envergure en déclarant : « Ce jour marque une étape importante dans ce voyage, et nous espérons que d’autres suivront ces traces comme nous suivons ceux qui nous ont précédés.«
Le financement de ce projet ambitieux sera assuré par la vente de gaz à condensats, une forme de pétrole léger à haute valeur ajoutée. Cette opération a été sécurisée grâce à la participation de six entreprises engagées, ayant conclu des contrats d’achat d’énergie (Power Purchase Agreements, PPAs). Ces accords garantissent l’achat d’énergie produite par les producteurs pour une période déterminée et à un tarif préalablement fixé. Le gaz ainsi produit sera ensuite acheminé dans des citernes ISO de 20 tonnes vers les clients répartis dans les six régions géopolitiques du Nigeria.
En plus de stimuler l’industrie gazière du pays, cette transaction devrait contribuer de manière significative à la réduction du torchage de gaz, une pratique néfaste à l’environnement. Le torchage de gaz consiste en l’émission intentionnelle ou non de gaz brûlé dans l’atmosphère à partir de sites de production pétrolière. Il est essentiel de noter que cette pratique a un impact environnemental substantiel, car les gaz brûlés ont un potentiel de réchauffement 23 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).
En 2004, le Nigeria se classait au deuxième rang mondial en termes d’émissions de gaz, juste derrière la Russie, avec 23 milliards de mètres cubes de gaz brûlés en torchère. Cependant, au fil des années, le pays ouest-africain s’est engagé dans une lutte acharnée contre cette pratique, réduisant ainsi de manière remarquable le torchage de gaz de 70 % entre 2000 et 2020. Malgré ces progrès, le torchage de gaz a coûté au pays près de 2 milliards de dollars au cours des trois dernières années. En 2022, on estime que pas moins de 22 500 GWh d’énergie ont été gaspillés en raison de cette pratique nuisible.
Cet investissement substantiel dans l’industrie gazière nigériane souligne l’engagement du pays à exploiter de manière efficace ses précieuses ressources en gaz naturel, en plus de consolider son rôle en tant que deuxième plus grand producteur de pétrole du continent. Cette avancée marque indéniablement un pas de plus vers un avenir énergétique plus durable pour le Nigeria et l’Afrique dans son ensemble.