Dans une démarche sans précédent, l’Éthiopie se voit attribuer une aide financière de 1 million de dollars par l’Union africaine (UA), marquant ainsi la première utilisation des fonds alloués par la Facilité de réserve de crise du Fonds pour la paix. Cette manœuvre stratégique intervient dans le sillage d’un conflit dévastateur dans la région du Tigré, ayant infligé à l’économie nationale une perte estimée à plus de 28 milliards de dollars.
Le programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) au Tigré, bénéficiaire de ce soutien, constitue une pierre angulaire dans le processus de réconciliation initié sous l’égide de l’UA. La révélation de cette initiative a été faite lors de la première session de réflexion stratégique, axée sur l’application de l’accord de cessation des hostilités signé en novembre 2022 à Pretoria.
Moussa Faki Mahamat, à la tête de la Commission de l’UA, souligne l’importance cruciale de cet accord : « Une paix durable au Tigré représente un atout majeur non seulement pour l’Ethiopie mais aussi pour toute la région de la Corne de l’Afrique. »
Les répercussions économiques du conflit sont alarmantes. Selon Ahmed Shide, ministre des Finances éthiopien, le pays a été saigné à blanc, avec des pertes et dommages s’élevant à 28 milliards de dollars. La reconstruction des zones sinistrées nécessiterait une enveloppe de 20 milliards de dollars, une somme qui met en perspective l’ampleur du désastre économique et social.
Le Fonds pour la paix de l’UA, établi en 1993, avait été envisagé comme un mécanisme de soutien aux opérations de paix et de sécurité sur le continent. Cependant, jusqu’à présent, ses ressources n’avaient pas été mobilisées. L’allocation de ces fonds à l’Éthiopie signale un tournant significatif dans la politique de l’UA et met en lumière son engagement en faveur de la résolution des conflits africains.
Ce financement symbolise un espoir renouvelé pour l’Éthiopie, offrant une opportunité tangible de pacification et de reconstruction. Il représente également un test pour l’efficacité des mécanismes de l’UA dans la gestion des crises, tout en soulignant l’urgence d’une solidarité continentale face aux défis de la paix et de la sécurité.
Par L’Éditorial