La République démocratique du Congo (RDC) a connu une croissance économique importante ces dernières années, principalement grâce à l’expansion du secteur minier. En 2022, le produit intérieur brut (PIB) réel a augmenté de 8,9 %, soutenu par une production minière accrue et des prix mondiaux favorables des matières premières. Cependant, cette dynamique a légèrement ralenti en 2023, avec une croissance estimée à 7,5 %, en raison de performances moindres dans les industries extractives, dont le taux de croissance est passé de 22,3 % en 2022 à 15,4 % en 2023.
Parallèlement, l’inflation a connu une hausse significative, atteignant 19,9 % en 2023, contre 9,3 % en 2022. Cette augmentation est attribuée à la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain (-21,8 %) et à des contraintes d’approvisionnement en denrées alimentaires et en énergie. Pour contrer ces pressions inflationnistes, la Banque centrale du Congo a maintenu son taux préférentiel à 25 % depuis août 2023.
Les finances publiques ont également été sous tension. Le déficit budgétaire est passé de 0,5 % du PIB en 2022 à 1,7 % en 2023, en raison d’une augmentation de 56,4 % des dépenses exceptionnelles liées à la sécurité et aux élections, malgré une hausse de 5,4 % des recettes et des subventions. Néanmoins, la dette publique totale est restée modérée, représentant 21,5 % du PIB en 2023, contre 22 % en 2022.
Le compte courant a affiché un déficit de 6,3 % du PIB en 2023, en hausse par rapport aux 4,9 % de 2022, principalement en raison de la détérioration des termes de l’échange (-8,1 %) et des importations élevées. Cependant, les réserves internationales ont augmenté de 18 %, couvrant 2,8 mois d’importations en 2023.
Les perspectives pour la période 2024-2029 indiquent une croissance économique stable, avec une projection de 5,7 % en 2024 et 5,6 % en 2025, soutenue par le secteur minier, le bâtiment et les travaux publics, ainsi que le commerce. L’inflation devrait diminuer à une moyenne de 13,5 % sur cette période, reflétant une politique monétaire plus stricte. Le déficit budgétaire devrait atteindre 2 % du PIB en 2024, avec la mise en place des institutions post-électorales, et retomber à 1,1 % en 2025.
Ces projections soulignent la nécessité pour la RDC de diversifier son économie au-delà du secteur minier, en renforçant les infrastructures et en améliorant la gouvernance, afin d’assurer une croissance durable et inclusive à long terme.
— M. KOSI