L’économie mondiale affiche une stabilité relative, avec une croissance du PIB estimée à 2,7 % pour 2025 et 2026, selon la Banque mondiale. Cette tendance est soutenue par une inflation en baisse, se rapprochant des objectifs des principales banques centrales. Cependant, des disparités régionales persistent. Aux États-Unis, la croissance devrait atteindre 2,3 % en 2025, tandis que la zone euro prévoit une hausse de 1,0 %. La Chine anticipe une croissance de 4,5 % pour la même période.
En République démocratique du Congo (RDC), l’économie demeure résiliente malgré un contexte international incertain. La croissance du PIB est estimée à 6,0 % en 2024, principalement grâce aux performances du secteur minier, soutenues par des cours favorables des principaux produits exportés. Les chefs d’entreprise congolais affichent un optimisme croissant, le solde global d’opinions atteignant +36,6 % en décembre 2024, reflétant une confiance renforcée dans divers secteurs, notamment l’industrie extractive et manufacturière.
Sur le marché des biens et services, une légère décélération de l’inflation a été observée début janvier 2025, attribuée à une baisse de la demande après les festivités de fin d’année. L’inflation annuelle s’établit à 11,76 %, dépassant la prévision de 7,8 % pour fin 2025. Cette hausse est en partie due à la dépréciation du franc congolais et aux contraintes d’approvisionnement en denrées alimentaires et en énergie.
Les finances publiques congolaises font face à des pressions accrues. En décembre 2024, les recettes publiques ont dépassé les prévisions mensuelles, atteignant 1 961,6 milliards de CDF, soit une augmentation de 32,9 % par rapport aux estimations. Cependant, les dépenses exceptionnelles liées à la sécurité et aux élections ont conduit à un déficit budgétaire de 2,1 % du PIB en 2023.
Le secteur extérieur de la RDC est marqué par un déficit du compte courant de 5,7 % du PIB en 2023, en raison de la hausse des prix à l’importation. Les réserves internationales ont néanmoins augmenté de 18 %, couvrant 2,8 mois d’importations en 2023. La dette publique est estimée à 21,5 % du PIB en 2023, avec une dette extérieure représentant 17,8 % du PIB.
Malgré ces défis, les perspectives économiques de la RDC restent favorables. La croissance est projetée à 5,7 % en 2024 et 5,6 % en 2025, soutenue par le secteur minier, le bâtiment et les travaux publics, ainsi que le commerce. L’inflation devrait diminuer à une moyenne de 13,5 % sur cette période, reflétant les effets des politiques monétaires restrictives en place.
Pour assurer une croissance durable, il est essentiel que la RDC renforce la coordination entre les politiques budgétaires et monétaires, maintienne la rigueur budgétaire, améliore le climat des affaires et investisse dans les infrastructures essentielles. Le soutien à l’agriculture et l’innovation sont également cruciaux pour diversifier l’économie et réduire la dépendance aux matières premières.
En conclusion, la RDC démontre une résilience notable face aux défis économiques mondiaux. Cependant, une vigilance continue et des réformes structurelles ciblées sont nécessaires pour assurer un développement économique équilibré et inclusif.
– Peter MOYI






