Goma : sans banques depuis janvier, les habitants paient jusqu’à 10 % de frais pour retirer leur argent à l’étranger

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banque à goma

Depuis que le groupe rebelle M23 contrôle la ville de Goma depuis le 27 janvier dernier, le secteur bancaire local est entièrement paralysé. Cette interruption complète des activités bancaires impose aux habitants des contraintes financières considérables. Face à cette situation, beaucoup d’entre eux choisissent désormais de traverser les frontières pour effectuer des retraits via leurs cartes bancaires internationales, notamment au Rwanda voisin.

Cette alternative, bien qu’indispensable pour la survie économique quotidienne des citoyens, génère d’importants frais supplémentaires. En effet, chaque retrait à l’étranger entraîne des commissions bancaires, auxquelles s’ajoutent systématiquement des frais liés à la conversion des devises locales en dollars américains, monnaie d’échange largement utilisée à Goma. D’après certaines estimations bancaires locales, ces coûts cumulés peuvent représenter entre 5% et 10% des sommes retirées, pesant lourdement sur les budgets des ménages déjà fragilisés par la crise sécuritaire.

À ces difficultés financières s’ajoute désormais l’angoisse de l’expiration imminente de nombreuses cartes bancaires. Dans une ville où les agences bancaires restent inaccessibles, renouveler une carte relève de l’impossible. David Katumbi, un résident de Goma, témoigne de cette inquiétude grandissante en affirmant : « Ma carte bancaire arrive bientôt à expiration. Sans accès aux services bancaires locaux, je n’ai aucune idée de comment je vais gérer mes finances après cette échéance. »

Comme lui, plusieurs milliers d’habitants de Goma et des environs risquent ainsi de se retrouver complètement privés d’accès à leur argent, dès que leurs cartes ne seront plus valides. Une situation d’autant plus préoccupante que les démarches administratives habituelles de renouvellement de cartes ne peuvent être entreprises en raison du contrôle territorial par les rebelles.

Conscients de la gravité de la situation, plusieurs résidents exigent des institutions bancaires et des autorités économiques congolaises la mise en place rapide de solutions alternatives permettant au moins la prolongation exceptionnelle de la validité des cartes ou la mise en place d’autres mécanismes d’accès aux fonds. « Si nos cartes ne sont plus opérationnelles, comment allons-nous continuer à vivre et à répondre aux besoins quotidiens de nos familles ? », interpelle David Katumbi, exhortant les banques à réagir urgemment.

La réponse des institutions financières et des autorités compétentes à cette demande urgente sera déterminante pour éviter une détérioration supplémentaire des conditions de vie déjà précaires à Goma.

— M. MATUVOVANGA

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