Par Mitterrand Mass, Journaliste économique
Ce jeudi 16 novembre 2023, à Kinshasa, lors de la cérémonie de lancement du projet visant à optimiser le recouvrement des recettes et la gestion des dépenses en République démocratique du Congo (RDC), le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a souligné l’importance cruciale de cette initiative dans le contexte de la transition verte.
La RDC, détenant la moitié des forêts d’Afrique, d’abondantes ressources en eau douce et des réserves minérales cruciales pour la transition énergétique, se profile comme un acteur majeur dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, selon le nouveau Rapport national sur le climat et le développement (CCDR) de la Banque mondiale, publié ce même jour, des actions substantielles sont nécessaires pour que la RDC puisse réaliser son potentiel et atteindre ses ambitieux objectifs climatiques.
Le Premier Ministre a exprimé sa reconnaissance envers la Banque mondiale pour ce rapport, soulignant son caractère avertissant pour la RDC. Il a déclaré : « Ce rapport constitue une alerte importante pour notre nation. L’inaction risque d’accroître les risques auxquels nous sommes confrontés. »
Dans son allocution, le Premier Ministre a également salué la qualité du rapport, mettant en lumière son aspect analytique approfondi. Il a déclaré : « Le rapport évalue et quantifie les impacts du changement climatique sur notre économie, identifie des opportunités de croissance à faible émission de carbone et propose des moyens d’attirer des financements du secteur privé et des organisations de développement.«
Potentiel économique : Les forêts de la RDC, poumon de l’humanité
Selon le CCDR, les forêts du bassin du Congo, scientifiquement reconnues comme le premier poumon de l’humanité après le Brésil en termes d’absorption de carbone, présentent une valeur économique considérable. La couverture forestière de la RDC peut générer entre 223 milliards et 398 milliards de dollars par an grâce au carbone stocké et aux services écosystémiques associés. Ces ressources sont essentielles pour atténuer les impacts des catastrophes et renforcer la résilience des communautés congolaises.
Impératif d’investissement et de renforcement institutionnel
Le Premier Ministre a souligné l’importance des recommandations du rapport pour la RDC. Il a déclaré : « Le CCDR soutient une vision stratégique du développement de la RDC, telle qu’exprimée dans le Plan National Stratégique de Développement 2023. Les priorités identifiées visent à initier des actions efficaces pour stimuler l’adaptation, renforcer la résilience et favoriser une croissance à faible émission de carbone, tout en ciblant des objectifs de développement plus larges.«
Engagement du gouvernement et actions concrètes
Le gouvernement congolais s’est engagé résolument à lutter contre le changement climatique. Le Programme National pour l’Adaptation (PANA) met en lumière cinq domaines clés d’adaptation, dont les ressources en eau, les zones côtières, la santé, l’agriculture, et la dégradation des sols et des écosystèmes. Des actions concrètes, soutenues par des donateurs et le Fonds pour les Pays les Moins Avancés, ont déjà été entreprises entre 2010 et 2015.
Conclusion : Un appel à l’action responsable
En conclusion, le rapport de la Banque mondiale met en avant les enjeux économiques cruciaux pour la RDC dans la transition vers une économie durable. Le Premier Ministre a appelé à une action responsable, soulignant que l’inaction ne ferait qu’accentuer les risques auxquels le pays est confronté. La RDC, en tant que pays solution au changement climatique, doit investir de manière substantielle dans ses institutions et ses initiatives pour assurer une croissance durable à faible émission de carbone.
Par Mitterrand Mass, Journaliste économique.