RDC : le franc congolais à 2 863 CDF/USD et l’inflation annuelle à 10,63 %, une stabilité fragile sous surveillance

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Bons du Trésor

Au 10 mars 2025, les données de la Banque Centrale du Congo (BCC) fournissent un aperçu détaillé de la situation économique de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment en ce qui concerne le taux de change, l’inflation et les politiques monétaires.

Le franc congolais (CDF) affiche une relative stabilité face au dollar américain (USD), avec un taux officiel de 2 863,6672 CDF pour 1 USD, identique à celui de la veille. Cette stabilité pourrait résulter d’une offre accrue de devises sur le marché ou d’un rééquilibrage temporaire de la demande en dollars. Parallèlement, l’euro (EUR) est coté à 3 097,7498 CDF, la livre sterling (GBP) à 3 690,6740 CDF et le franc suisse (CHF) à 3 247,9612 CDF, reflétant des fluctuations sur le marché des changes.

Concernant l’inflation, les chiffres au 8 mars 2025 indiquent un taux hebdomadaire de 0,166 %, portant l’inflation cumulée annuelle à 1,902 %. Le taux d’inflation en glissement annuel s’établit à 10,634 %, signalant une persistance des tensions inflationnistes malgré une légère décélération.

La BCC maintient une politique monétaire stricte pour contrôler l’inflation et stabiliser le CDF. Le taux directeur est fixé à 25 % depuis août 2023. Les bons de la BCC offrent des rendements élevés, avec des taux de 24,40 % pour 7 jours, 24,45 % pour 28 jours et 25 % pour 84 jours, visant à restreindre l’expansion monétaire et à renforcer l’attractivité du CDF face aux devises étrangères.

Malgré ces mesures, des défis subsistent, notamment la pression continue sur le franc congolais, une inflation à deux chiffres affectant le pouvoir d’achat des ménages, des taux d’intérêt élevés limitant l’accès au crédit pour les entreprises et les ménages, et un contexte économique international incertain influençant les exportations minières et les flux de capitaux.

Pour renforcer la stabilité économique, il est recommandé d’accroître les réserves de change, d’élargir l’accès au crédit en ajustant progressivement la politique monétaire, d’accélérer les réformes structurelles pour diversifier l’économie et de soutenir les secteurs agricole et industriel locaux afin de réduire la dépendance aux importations et de créer de la valeur ajoutée.

En somme, la RDC maintient une stabilité relative grâce aux interventions de la BCC, mais les défis monétaires et inflationnistes persistent. Le franc congolais demeure sous pression, et l’inflation, bien qu’en baisse, reste préoccupante. À moyen terme, un ajustement de la politique monétaire pourrait être nécessaire pour stimuler l’investissement et la croissance, tout en préservant la stabilité macroéconomique.

— Peter MOYI

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