La Banque Centrale du Congo (BCC) a publié récemment son rapport hebdomadaire concernant la situation économique de la République Démocratique du Congo (RDC) pour la période du 6 au 13 septembre 2024. Ce rapport met en lumière plusieurs tendances qui influencent la trajectoire économique du pays, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Bien que la RDC continue de montrer une résilience face aux chocs externes, notamment en matière d’inflation, des enjeux importants restent à aborder pour maintenir cette stabilité et assurer une croissance inclusive.
Les tendances mondiales : inflation sous contrôle mais défis à venir
L’économie mondiale, en 2024, se caractérise par une inflation relativement maîtrisée, notamment dans les économies avancées. La désinflation observée sur la première moitié de l’année a permis de réduire les pressions sur les marchés. Par exemple, dans les pays comme les États-Unis ou l’Union européenne, les politiques monétaires rigoureuses, menées par la Fed et la BCE, ont contribué à contenir l’inflation. Cependant, une divergence dans l’évolution des prix est encore observable entre les biens de consommation et les services, signalant une instabilité potentielle à moyen terme.
À l’échelle mondiale, l’effet des mesures prises par les banques centrales commence à se faire sentir, entraînant un allègement progressif des conditions financières. Cette dynamique pourrait offrir un certain répit aux économies émergentes comme la RDC, qui restent sensibles aux fluctuations des prix des matières premières. Toutefois, il convient de noter que les marchés internationaux, tels que celui du cuivre ou du cobalt, produits phares d’exportation de la RDC, restent volatils.
Maîtrise de l’inflation en rdc : des résultats prometteurs mais fragiles
Sur le plan domestique, les autorités monétaires congolaises poursuivent leurs efforts pour contenir l’inflation. En appliquant une politique monétaire stricte, la BCC a réussi à maintenir l’inflation hebdomadaire à un taux modeste de 0,12 % sur la période couverte par le rapport. De plus, l’inflation annuelle pour 2024 s’élève à 9,642 %, en nette amélioration par rapport au 17,867 % de 2023. Ces résultats témoignent d’une gestion rigoureuse, même si les pressions internes et externes continuent de peser sur l’économie.
Les tensions géopolitiques à l’Est de la RDC, combinées aux fluctuations des prix des matières premières, notamment du cuivre et du cobalt, créent un contexte d’incertitude. En conséquence, les dépenses publiques se trouvent parfois orientées vers des zones de crise, rendant difficile l’optimisation des investissements à long terme.
Les défis à surmonter pour une croissance durable
Bien que les chiffres actuels soient encourageants, l’économie de la RDC fait face à plusieurs risques. Le ralentissement des prix des matières premières sur les marchés mondiaux a un impact direct sur les revenus de l’État. En parallèle, les tensions sécuritaires persistent à l’Est du pays, entraînant des dépenses imprévues qui pèsent sur le budget public. Le pays doit donc renforcer sa capacité à mobiliser des ressources internes pour limiter sa dépendance aux fluctuations externes.
À cet égard, la Banque Centrale plaide pour la mise en œuvre de réformes structurelles permettant de réduire la dollarisation de l’économie et de promouvoir l’utilisation du franc congolais dans les transactions locales. Ces réformes incluent également un contrôle plus strict des dépenses publiques, visant à maintenir l’équilibre budgétaire et à attirer davantage d’investissements.
Perspectives économiques : cap sur la croissance
La RDC pourrait enregistrer une croissance de 5,4 % pour 2024, portée par le dynamisme du secteur minier, en particulier l’exploitation du cuivre. Cette projection est optimiste, surtout si l’on considère que la croissance dans les économies avancées ne devrait atteindre que 1,6 %, tandis que celle des économies émergentes pourrait avoisiner les 4,2 %. Cependant, pour garantir une trajectoire de croissance soutenue, des réformes supplémentaires sont nécessaires.
L’amélioration des conditions de financement, à travers des politiques budgétaires et monétaires coordonnées, sera primordiale pour attirer des capitaux et encourager l’investissement dans des secteurs stratégiques. Les efforts pour stabiliser la monnaie nationale et réduire la dollarisation restent également importants pour pérenniser la stabilité économique.
En définitive, bien que la RDC affiche des performances économiques positives, des défis importants se profilent à l’horizon. Les autorités devront continuer à conjuguer rigueur budgétaire et réformes structurelles pour maintenir cette dynamique et faire face aux incertitudes futures.