Au cours de l’année 2024, la gestion des finances publiques en République démocratique du Congo a pris une nouvelle orientation. L’État congolais a accumulé une dette en titres publics atteignant 3.471,6 milliards de Francs congolais (environ 1,3 milliard USD), un chiffre révélé par la Banque Centrale du Congo (BCC) dans une récente publication. Cette évolution traduit un effort important pour mobiliser des ressources financières nécessaires à l’économie nationale.
En décembre 2023, l’encours de ces mêmes titres était de 1.429,7 milliards CDF. Cette augmentation significative, représentant plus du double en une année, montre une volonté claire de diversifier les sources de financement. Cette stratégie attire de plus en plus l’attention des investisseurs, locaux comme étrangers, intéressés par les Bons et Obligations du Trésor émis par le gouvernement.
Sur le terrain, l’État a également honoré ses engagements. Au cours de l’année, 1.844,1 milliards de Francs congolais ont été affectés au remboursement des titres arrivés à échéance. Ce geste rassure les investisseurs quant à la capacité du pays à gérer ses obligations financières et renforce la confiance dans les politiques publiques.
Une adjudication tenue le 24 décembre 2024 a illustré l’appétit des investisseurs. Le gouvernement, qui avait prévu de lever 30 millions USD en Obligations du Trésor, a finalement mobilisé 54,3 millions USD, avec un taux de souscription de 180,8 %. Les titres, offrant un rendement annuel de 9 %, ont rencontré un succès remarquable malgré les incertitudes économiques.
Pour 2025, le gouvernement projette de poursuivre sur cette lancée. Des titres publics d’une valeur de 150 milliards CDF devraient être émis, ainsi que 400 millions USD en devises étrangères. Ces ressources serviront à financer des projets économiques stratégiques, bien que leur gestion restera un défi majeur pour l’administration publique.
Cependant, cette montée en puissance des titres publics soulève certaines interrogations. Si elle démontre une capacité à mobiliser des fonds, elle appelle également à une réflexion sur la durabilité de cette dette et l’usage des capitaux collectés. La nécessité de réformes structurelles et d’une meilleure gestion budgétaire reste cruciale alors que le pays cherche à conjuguer croissance économique et stabilité financière.
— M. KOSI