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RDC-Rwanda : lancement imminent d’un cadre commun pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minerais critiques

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La RDC et le Rwanda s’engagent à concrétiser, sous trois mois après la mise en vigueur de leur accord, un cadre d’intégration économique régionale. Ce dispositif s’appuie sur des structures existantes, notamment la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). Il vise à développer les échanges commerciaux et à attirer des investissements dans les chaînes d’approvisionnement des minerais dits critiques, essentiels aux industries technologiques et énergétiques mondiales.

L’accord intègre une volonté forte de transparence dans la gestion de ces filières, afin d’endiguer les circuits illégaux qui pèsent lourdement sur les économies locales. La région détient une part significative des réserves mondiales de cobalt, coltan, et lithium, minerais stratégiques pour les batteries et composants électroniques. La Banque mondiale estime que l’industrie minière représente environ 15 % du PIB congolais, tandis que pour le Rwanda, ce secteur assure près de 10 % des recettes d’exportation. Par conséquent, structurer ces chaînes de valeur s’impose pour garantir des revenus stables et éviter les pertes dues aux pratiques informelles.

Au niveau bilatéral, l’accord prévoit un approfondissement de la coopération, notamment dans la gestion partagée des ressources du lac Kivu, un enjeu énergétique et environnemental majeur, ainsi que dans le développement de projets hydroélectriques. L’objectif est de sécuriser et formaliser les échanges miniers de bout en bout, de la mine jusqu’au métal transformé, tout en impliquant le secteur privé, y compris des investisseurs américains.

L’intégration régionale ne se limite pas aux deux pays, puisqu’une ouverture vers d’autres acteurs régionaux et internationaux est envisagée pour élargir l’impact économique. Des projets d’infrastructures communs pourraient s’inscrire dans ce cadre, ce qui renforcerait la connectivité et l’attractivité du corridor minier.

Le contrôle de ce dispositif repose sur des mécanismes indépendants chargés de suivre les chaînes d’approvisionnement et d’auditer les projets économiques, avec une attention particulière portée à la lutte contre la corruption. Cette surveillance vise à assurer la bonne application des engagements, essentielle pour restaurer la confiance des investisseurs et garantir des bénéfices durables à la population locale.

Ce cadre d’intégration économique s’inscrit dans un contexte régional où les conflits et trafics illicites freinent le développement. En structurant ces secteurs clés, la RDC et le Rwanda cherchent à stabiliser leurs économies et à favoriser une croissance plus équitable, condition indispensable à la paix et à la sécurité.

— Peter MOYI

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