Le FMI a bouclé la première évaluation de l’accord de Facilité Élargie de Crédit conclu avec la RDC en janvier 2025, débloquant 190,4 millions de DTS (environ 262 millions de dollars) pour répondre aux besoins de financement externes. Au total, la RDC a reçu près de 380,5 millions de DTS, soit environ 523 millions de dollars, depuis le lancement du programme. Cette enveloppe financière vise à stabiliser les équilibres macroéconomiques face à un contexte marqué par une recrudescence des tensions sécuritaires dans l’est du pays.
La pression accrue sur le budget liée à l’escalade du conflit a conduit à un déficit budgétaire plus élevé que prévu pour 2025. Néanmoins, les autorités congolaises s’engagent à restaurer la trajectoire initiale dès 2026 en renforçant la mobilisation des recettes fiscales et en optimisant la gestion des dépenses publiques. Ce redressement passera également par un renforcement du cadre d’exécution budgétaire, indispensable pour restaurer la confiance des partenaires financiers.
La Banque centrale du Congo maintient une politique monétaire restrictive, qui porte ses fruits puisque l’inflation est redescendue à un niveau à un chiffre, un premier depuis trois ans. La stabilité monétaire est d’autant plus précieuse dans un environnement instable, contribuant à limiter l’érosion du pouvoir d’achat. Par ailleurs, la BCC a continué à accumuler des réserves de change, un indicateur clé qui témoigne d’une meilleure capacité à faire face aux chocs extérieurs. Ce mouvement s’accompagne d’un rétrécissement du déficit du compte courant, signe d’une moindre dépendance aux financements externes.
Le FMI recommande cependant une consolidation des efforts sur plusieurs plans : affiner les interventions sur le marché des changes, améliorer la gouvernance de la Banque centrale et procéder à sa recapitalisation, afin de préserver l’efficacité de la politique monétaire. Ces mesures sont essentielles pour assurer la stabilité monétaire à moyen terme et éviter une reprise de la volatilité.
Au-delà des chiffres, la réussite du programme dépend aussi d’avancées dans la lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que dans la mise en place d’un cadre propice aux affaires. La qualité des données statistiques nationales doit aussi être améliorée pour renforcer la prise de décision économique. Ces réformes sont inscrites dans la feuille de route du FMI pour accompagner la RDC vers une croissance plus durable.
L’objectif affiché du programme économique est d’accélérer la diversification de l’économie congolaise, trop dépendante aujourd’hui du secteur minier, en favorisant la création d’emplois et en améliorant les infrastructures de base et les services sociaux. Parallèlement, la Facilité de Résilience et de Durabilité (FRD) accompagne la transition écologique du pays, dans un contexte où la vulnérabilité climatique constitue un défi supplémentaire pour une croissance stable.
Cette nouvelle phase de coopération s’appuie sur les acquis du programme précédent, qui avait permis d’augmenter les réserves internationales de change de 1,7 à 6 milliards de dollars entre 2021 et 2024, consolidant la stabilité macroéconomique malgré un environnement régional et mondial tendu.
Signé — Peter MOYI