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Résumé économique de la RDC en 2024 : une croissance de 6,2 % face à une inflation de 21,8 % et un déficit budgétaire de 2,1 %

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En 2024, la République démocratique du Congo (RDC) a surpris les observateurs en affichant une croissance de 6,2 %, malgré un environnement économique international tendu et des défis domestiques persistants. Ce résultat, porté par la richesse de ses ressources naturelles, notamment le cuivre et le cobalt, soulève des interrogations sur la capacité du pays à transformer cette abondance en un développement durable et inclusif. Derrière ces chiffres encourageants se cache une économie toujours fragile, confrontée à des pressions inflationnistes et à une dépendance accrue aux matières premières. Le parcours de la RDC en 2024 offre un regard contrasté sur ses forces et ses faiblesses, promettant un récit à la fois captivant et riche en enjeux.

Le secteur minier, pilier de l’économie nationale, a une fois de plus été le moteur principal de la croissance. Le cuivre et le cobalt, en particulier, ont permis de maintenir un niveau d’exportations élevé. Pourtant, cette dépendance aux matières premières expose le pays aux aléas des marchés mondiaux. Pendant ce temps, des secteurs tels que l’agriculture et les services tentent de gagner en importance, mais leur contribution reste encore marginale par rapport au potentiel disponible.

L’inflation a constitué une véritable préoccupation, atteignant 21,8 % sur un an. Cette flambée des prix, alimentée par la dépréciation du franc congolais et des tensions sur l’approvisionnement des biens de première nécessité, a érodé le pouvoir d’achat des ménages. La Banque centrale s’est efforcée de contenir cette tendance, mais les mesures adoptées ont montré leurs limites face à l’ampleur des défis.

Sur le plan des finances publiques, la situation reste tendue. Les recettes fiscales, hors dons, ont reculé à 12,6 % du PIB, contre 15,3 % deux ans auparavant. Cette contraction reflète les difficultés structurelles liées à la collecte des impôts et à l’évasion fiscale. Parallèlement, les dépenses publiques ont légèrement diminué, mais leur niveau reste élevé, surtout avec les efforts consacrés à la sécurité et aux élections. Le déficit budgétaire, quant à lui, s’est creusé pour atteindre 2,1 % du PIB.

Face à cette conjoncture, le gouvernement a redoublé d’efforts pour engager des réformes économiques. La poursuite des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) a permis de finaliser avec succès la cinquième revue de son programme économique, tandis que la sixième est en préparation. Ces avancées traduisent une volonté manifeste de renforcer la gouvernance économique et de créer un environnement propice à la mobilisation des ressources internes.

En prévision de 2025, le gouvernement prévoit une croissance de 5,7 %, soutenue par des investissements accrus dans les infrastructures et une diversification économique progressive. Le projet de loi de finances pour l’année prochaine met l’accent sur le développement local, notamment à travers le Programme de Développement Local (PDL-145), qui vise à revitaliser les territoires. Une augmentation significative des recettes fiscales est attendue grâce à des mesures contre l’évasion fiscale et une meilleure efficacité dans la collecte des impôts.

Cependant, les défis restent nombreux. La diversification économique, bien que nécessaire, tarde à se concrétiser. La stabilité de la monnaie nationale et le renforcement du climat des affaires exigent une attention soutenue. De plus, les fluctuations des prix des matières premières sur les marchés internationaux continuent de peser sur les perspectives économiques.

Alors que la RDC poursuit ses efforts pour transformer son économie, il est clair que le chemin vers une stabilité durable reste semé d’embûches. Les ambitions affichées par les autorités, appuyées par des partenariats internationaux et des réformes internes, laissent toutefois entrevoir des opportunités réelles pour un développement inclusif et durable.

— M. KOSI

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