En décembre 2024, les chiffres de la production chinoise de matériaux d’anode ont révélé un léger recul, avec une baisse de 5 % par rapport au mois précédent, mais une progression impressionnante de 57 % comparée à l’année précédente. Derrière ces variations se cache un marché marqué par des ajustements stratégiques des acteurs, naviguant entre des stocks excédentaires et une demande à géométrie variable.
Les constructeurs automobiles, motivés par des incitations fiscales en fin d’année, ont redoublé d’efforts pour respecter leurs objectifs annuels. Cependant, la chaîne de production a dû composer avec des réserves de matières premières déjà importantes, freinant l’activité des sous-traitants. Cette situation a entraîné un ralentissement de la fabrication des cellules de batteries, affectant directement la consommation des matériaux d’anode.
Dans le même temps, les entreprises spécialisées dans le stockage d’énergie, approchant la date butoir des raccordements au réseau, ont terminé leurs approvisionnements anticipés. Ce réajustement a logiquement réduit le rythme des commandes. De leur côté, les acteurs du marché de la consommation, frappés par l’après-effet des promotions de fin d’année, ont vu leur activité de production et de vente s’essouffler, diminuant encore les besoins en matériaux d’anode.
Malgré ces signaux mitigés, la demande globale a pu être soutenue par les stocks stratégiques constitués pour clore l’année. La production d’anodes, bien qu’en légère baisse, s’est maintenue à un niveau respectable.
Le début de l’année 2025 devrait accentuer cette tendance. Les vacances du Nouvel An chinois, période traditionnellement associée à un ralentissement industriel, vont probablement peser sur l’activité des fabricants de batteries. Par conséquent, les commandes d’anodes risquent de fléchir davantage. Pour éviter une accumulation de stocks, les fabricants prévoient d’adopter une posture conservatrice en ajustant leur production. On anticipe une baisse de 12 % de la production mensuelle en janvier, bien qu’une hausse significative de 51 % sur un an reste envisageable.
Ces ajustements illustrent la nécessité pour les acteurs du secteur de jongler avec des variables fluctuantes, entre anticipation des besoins et gestion prudente des inventaires, afin de préserver un équilibre fragile mais indispensable.
— M. KOSI