Le dernier rapport de la Commission technique de réhabilitation (CTR) sur la situation des entreprises publiques et des établissements publics au 31 décembre 2022 révèle une évaluation critique de nombreuses entités, soulignant des risques significatifs pour les finances de l’État. À travers divers indicateurs tels que l’endettement, la liquidité, la solvabilité, la rentabilité et la profitabilité, le rapport met en lumière des défis majeurs pour des entreprises emblématiques comme Aluminium du Cameroun (Alucam), Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), et bien d’autres.
Sur le front de l’endettement, le rapport indique que des entreprises telles qu’Alucam, Cicam, Camair-Co, Camwater, Sonara, Camtel, et d’autres présentent un « risque élevé à très élevé ». Cette constatation soulève des préoccupations quant à la viabilité financière de ces acteurs clés de l’économie camerounaise.
En outre, le rapport pointe du doigt un problème majeur lié aux dettes fiscales et sociales à court terme. Cela a un impact négatif sur les ressources attendues par l’État, compromettant à la fois les rentrées fiscales et les cotisations sociales. Le montant global des dettes à court terme atteint 2 179,3 milliards de Fcfa, avec une dette fiscale représentant 24,9% de cette somme (574,9 milliards de Fcfa) et une dette sociale s’élevant à 114,372 milliards de Fcfa.
La ventilation de ces dettes par secteurs révèle que les entreprises des secteurs des hydrocarbures, de l’eau et de l’électricité détiennent la part la plus importante de ces dettes, représentant jusqu’à 72,4% de l’ensemble. Les secteurs des postes et télécommunications, de la communication et de l’édition, ainsi que du transport aérien et maritime, suivent respectivement avec des pourcentages de 11,7% et 8,2%.
Malgré ces défis financiers, la CTR suggère qu’il existe des opportunités de restructuration pour certaines entreprises. Celles qui affichent des résultats d’exploitation positifs, des capitaux propres encourageants, et des dividendes générés, comme la Sodecoton et le Port autonome de Douala, peuvent envisager des améliorations. Cependant, la CTR reste prudente, soulignant que ces potentiels doivent être évalués à la lumière des risques élevés liés à l’endettement et à la capacité à générer des ressources suffisantes.
Par la rédaction






