La scène économique de la République Démocratique du Congo (RDC) est actuellement secouée par des allégations de détournement massif impliquant des personnalités de premier plan. Parmi les individus soumis à des restrictions de voyage majeures, nous retrouvons l’ancien Président du conseil d’administration de la Gécamines, Albert Yuma Mulimbi, qui occupe actuellement le poste de Président de la Fédération des Entreprises du Congo. De plus, l’ancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, et l’ancien Directeur Général intérimaire de la Gécamines, Jacques Kamenga, sont également confrontés à des mesures sévères.
La décision a été rendue par la Cour des comptes, une institution cruciale dans la surveillance de la gestion financière au sein du pays. Ces acteurs économiques de premier plan se trouvent actuellement dans une situation délicate, alors que des enquêtes sont menées sur des allégations de détournement massif de fonds au sein de la Gécamines.
Il est impératif de noter que ces mesures restrictives n’affectent pas seulement les individus mentionnés précédemment. Deux directeurs de la Banque Centrale du Congo et un cadre de la Rawbank ont également été contraints de restreindre leurs déplacements internationaux.
La Cour des comptes a pris des mesures immédiates en gelant les actifs de ces individus au sein des établissements bancaires commerciaux, en attendant l’issue de l’enquête en cours. Cette action vise à garantir que les actifs en question ne sont pas dissipés avant que la lumière ne soit faite sur les allégations de détournement massif.
Le Premier président de la Cour des comptes, Jimmy Munganga, a expliqué que ces mesures ont été prises en réponse à des allégations de graves fautes de gestion qui ont entraîné des détournements de fonds atteignant un montant considérable, soit plus de 25 millions de dollars américains. Ces détournements présumés ont affecté la Gécamines ainsi que le Trésor public.
Il convient de rappeler que l’Inspection générale des Finances a mené un audit approfondi de la gestion de la Banque centrale du Congo, couvrant la période allant du 1er janvier 2018 au 30 juin 2020. Le rapport d’audit a été transmis à la Cour des comptes le 8 mars 2023, marquant ainsi le début de cette enquête cruciale.
Conformément à l’article 127 de la loi organique de la Cour des comptes, le Procureur général près de cette Cour a pris des mesures disciplinaires contre Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, qui était gouverneur de la BCC au moment des faits. L’enquête menée par le magistrat instructeur a mis en lumière des faits particulièrement graves, notamment des fautes de gestion ayant entraîné des détournements s’élevant à un montant impressionnant de 25 521 000 dollars américains. Ces détournements ont affecté la Gécamines à hauteur de 15 millions de dollars américains et le Trésor public à hauteur de 10,5 millions de dollars américains.
À mesure que l’enquête progresse, il apparaît de plus en plus évident que des personnalités de haut rang au sein de la Banque Centrale du Congo, de la Gécamines et de la Rawbank sont impliquées dans cette affaire. L’affaire en cours est d’une grande importance pour la stabilité et l’intégrité du secteur économique de la RDC, et elle sera surveillée de près par la communauté économique internationale. Reste à savoir comment ces allégations de détournement seront gérées et quel impact elles auront sur la réputation de ces institutions économiques.